Au cours de son passage, hier, à la Télévision nationale, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Yahia Guidoum, a confirmé la tenue aujourd'hui d'une réunion au siège du MJS entre les responsables de son département ministériel et ceux de la Fédération algérienne de football à propos de la crise actuelle de la FAF. En effet, MM. Guidoum et Raouraoua vont tenter ensemble de trouver des solutions à même d'éviter à l'Algérie une exclusion, dès le 23 décembre prochain, des compétitions internationales. À ce sujet, Guidoum dira : “Je pense qu'aujourd'hui, c'est l'intérêt de l'Algérie qui prime, ni Blatter, ni tout autre responsable ne me font peur, il s'agit juste de placer l'intérêt de notre pays avant toute considération. C'est pour cela que nous devons trouver des solutions ensemble, en dehors de toute pression étrangère. C'est un problème algérien qui doit être réglé entre Algériens.” En décodé, les propos de M. Guidoum se veulent beaucoup plus un appel du pied à la FAF pour tenter d'arriver à un compromis qui ne place pas l'Algérie en porte-à-faux avec la Fifa. Guidoum a même soutenu qu'il était prêt à s'allier “au diable pour faire triompher les intérêts de l'Algérie”. Une réponse on ne peut plus claire à ceux qui “rient sous cape” avec cette invitation au dialogue du MJS à la FAF à l'allure, en fait, d'une véritable marche arrière des pouvoirs publics dans la gestion du conflit avec la Fifa. Plus loin, M. Guidoum reviendra du reste à la charge pour dire que “nous ne ferons pas marche arrière concernant l'application du décret 05-405, régissant les fédérations sportives” sans toutefois préciser quelle solution pourrait être envisagée pour éviter l'irréparable avec la Fifa. La puissante Fédération mondiale interdit justement tout changement des statuts actuels de la FAF. Il faudra donc attendre les résultats de la rencontre d'aujourd'hui pour connaître la démarche, suivie par les responsables algériens dans la gestion de ce dossier délicat. M. Yahia Guidoum qui refuse d'être “le ministre du football” a consacré largement de temps à cette discipline dans son intervention. Il a expliqué que le “football a besoin d'un traitement de choc et d'un vaste programme de réformes avec deux points fondamentaux, à savoir la formation au niveau des jeunes et la construction des infrastructures nécessaires. L'orateur a révélé le chiffre de 3 000 milliards de centimes concernant le montant global des projets des investissements des pouvoirs publics en direction du football. Des projets qui concernent, bien sûr, des stades et des terrains d'entraînement un peu partout à travers le territoire national. Le ministre a également annoncé que huit terrains seront prochainement mis à la disposition des clubs algérois. Des terrains d'entraînement visiblement. Parmi les annonces de M. Guidoum, l'on retiendra aussi l'ouverture, selon lui, dans six mois, du centre de préparation des équipes nationales de Sidi Moussa. Un projet décidé par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, il y a plus de quatre ans. Le conférencier à également insisté sur la nécessité de moraliser la pratique sportive en Algérie à travers “la mise en place de statuts réglementaires pour l'athlète, pour le dirigeant, pour l'entraîneur…” Des textes réglementaires qui verront le jour, selon le ministre, avant fin janvier 2006. M. Guidoum s'est laissé aller à une diatribe contre les dirigeants du football coupables, selon lui, de “dilapider l'argent de l'état à travers des transferts faramineux des joueurs et des stages inutiles à l'étranger”. M. Guidoum a cité notamment le centre de préparation de Aïn Draham (Tunisie) qui captive particulièrement les clubs algériens alors que “des centres valables en Algérie sont désertés pour des raisons inconnues” Lesquels ? M. Guidoum n'en dira pas plus. Ce dernier a aussi traité les joueurs algériens de “moutons de l'Aïd qu'on achète et qu'on vend sans aucune règle” et a même cité l'exemple “d'un président de club qui a déboursé des centaines de millions de centimes pour un joueur qui n'a joué que douze minutes”. S. B.