RESUME : Rabiha laisse sa fille fréquenter ses camarades. Mais elle sympathise avec une des employés de l'établissement pour être au courant de tout. Un soir, une feuille glisse d'un livre de sa fille. Un garçon lui a écrit même si Mayssa lui affirme le contraire. Rabiha veut connaître la vérité. Elle attendra le temps qu'il faut… Au bout d'un moment qui lui paraît une éternité, Mayssa lui dit enfin la vérité. Elle ne peut supporter le regard de sa mère. Honteuse, elle lui avoue : - Tu as bien deviné. C'est un garçon qui me l'a écrit, dit-elle. Il me demande de l'aider en maths. - C'est tout ? - Peut-être qu'il espère que notre amitié se transformera, émet Mayssa. Moi, je ne suis pas intéressée. - Pourquoi avoir gardé la lettre ? - Comme ça. J'ignorais que tu le découvrirais. Je te demande pardon maman, dit-elle. Si cela avait été une relation importante, je t'en aurais parlé. Mais comme il n'y a rien de sérieux… - Mais tu aurais pu m'en parler, lui reproche-t-elle. Je n'aurais pas eu à le découvrir de moi-même. Je voudrais qu'il n'y ait jamais de secret entre nous. Seulement tu m'as déçue. - Je ne recommencerai plus, promet Mayssa en larmes. Je te le jure. - J'ignore si je pourrai te faire confiance. Ne recommence plus, dit sa mère. Je ne veux que ton bien. Si je te mets en garde, c'est pour que tu n'aies pas à souffrir. Et sutout, il est question de ton honneur, de ta réputation. - Je ne ferai rien qui puisse déshonorer notre nom, promet Mayssa. Crois-moi, je te dis vrai. Je ne suis pas prête recommencer. Rabiha veut bien la croire. Elle lui sourit pour la rassurer. Elle ne lui en veut pas. Elle comprend. Sa fille est jeune et elle n'a vu aucun mal à ce que ce camarade lui écrive pour lui demander de l'aide ou pour lier une amitié plus forte. Même si elle n'en montre rien, plus que jamais, elle est décidée à surveiller sa fille de plus près. Elle ne veut plus de surprise de ce genre. Lors des vacances de printemps, Rabiha se rend dans son village natal et va voir la belle-fille de lalla Chérifa. Elle s'est rappelée que la défunte lui avait appris à se servir des herbes. - Si je suis venue jusqu'à toi, c'est parce que j'ai besoin d'aide. Je voudrais que tu m'apprennes à utiliser les plantes et les herbes, pour préparer des potions. Les philtres pour éloigner le mauvais œil, pour être aimé des autres, pour rendre fou amoureux son mari. - Tu en demandes trop, dit Djohar. Je ne peux délivrer le secret à personne. Mais tu peux compter sur moi pour t'aider. De quoi as-tu besoin maintenant ? - Ma fille est en train de grandir. Dans quelques années, elle sera en âge de se marier. Actuellement, elle étudie, précise Rabiha. Est-ce possible d'avoir quelque chose pour la protéger du mauvais œil et des gens mal intentionnés ? - Je peux te faire une allumette, pour éloigner le mauvais œil. Quant à cet autre problème, je te suggère d'avoir ton futur gendre. Là, compte sur moi. Il aura droit à un traitement spécial. Il ne verra que ta fille. Il fera tout pour qu'elle soit heureuse. Rabiha ne demande pas plus. Elle ne veut que le bonheur de sa fille. Quand elle retourne chez elle, elle arrive la nuit. Mayssa l'attendait. - Tu as fait bon voyage ? lui demande-t-elle. - Oui. Mais je suis morte de fatigue. Je vais me coucher. - Tu ne veux pas dîner ? propose sa fille. - Oui, un peu. Je vais me changer le temps que tu me chauffes ce qu'il y a pour le dîner. Rabiha va dans leur chambre et ferme la porte. Elle sort l'allumette préparée par Djohar et la glisse dans le coussin de sa fille. Elle ne doit pas la voir. Elle sait que sa fille n'apprécie pas ce genre de choses et, en particulier, la magie noire. (À suivre) A. K.