Le ministre de la justice et garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, a concédé, hier, à Alger, qu'en dépit des efforts consentis pour réformer le secteur de la justice, des lacunes restaient encore à combler. “Si par le passé, ces efforts ont été concentrés sur l'élimination des causes du retard accusé au niveau de plusieurs structures, il n'en sera pas autant à l'avenir”, a t-il promis. “C'est d'ailleurs pourquoi, a-t-il dit, il est impératif de passer, désormais, à une autre étape de réforme, à savoir celle du renforcement de la crédibilité de la justice en réalisant un bond qualitatif en matière de dispositions et de décisions”, a expliqué Belaïz dans une allocution à l'ouverture de la réunion des présidents et procureurs généraux, près les cours, tenue à Alger. Rappelant les multiples réalisations de son secteur, le ministre a expliqué, toutefois, que celles-ci ne pourraient être définitives sans la prise en charge, notamment, des greffiers pour leur permettre d'acquérir une haute compétence, ainsi que les auxiliaires de justice de manière générale. Ce bon qualitatif requiert davantage de structures et d'équipements modernes et la construction d'infrastructures et de structures judiciaires, notamment dans les régions reculées, a encore ajouté M. Belaïz. Le représentant de l'exécutif a demandé, dans le même ordre d'idées, aux présidents et procureurs généraux d'accorder plus d'“intérêt aux audiences pour permettre aux citoyens de faire part de leurs préoccupations, leurs plaintes et de les orienter de la meilleure façon qui soit”. Sur un autre registre, Tayeb Belaïz a indiqué que plusieurs préoccupations des citoyens sont désormais prises en charge dont notamment la célérité dans le jugement des affaires et la motivation des jugements et des décisions civiles avant le prononcé du jugement et les décisions pénales dans un délai maximum d'une semaine après la date du prononcé du jugement. Il s'agit, également, a-t-il ajouté, d'œuvrer “à remettre les jugements prononcés aux justiciables dans des délais raisonnables, rationaliser la détention provisoire” et de “consacrer la présomption d'innocence”. M. Belaïz a rappelé, également, les efforts que son département “continue de consentir à travers, notamment, l'acquisition de moyens et équipements nécessaires, pour garantir les conditions de travail favorables au sein des établissements pénitentiaires”, ajoutant dans ce cadre que “la nouvelle loi portant organisation pénitentiaire et réinsertion sociale des détenus constitue un véritable plan d'action définissant clairement les droits et devoirs des travailleurs du secteur et la nouvelle politique pénitentiaire”. Le ministre a annoncé, par ailleurs, l'organisation au cours du 1er trimestre de l'année prochaine, de portes ouvertes sur la justice en vue de permettre aux citoyens d'apprécier les réalisations accomplies sur le terrain. Enfin, saluant “les efforts déployés par les autorités judiciaires pour rattraper les retards”, le ministre a affirmé que “beaucoup reste à faire” en la matière, soulignant la nécessité de “consentir davantage d'efforts pour éviter tout dysfonctionnement dans notre long parcours que nous devons poursuivre en toute sincérité et en veillant, chacun dans son domaine, à bien assumer nos responsabilités”. R. N. / agence