Tout en louant le processus de réforme de la justice entrepris jusqu'à l'heure actuelle par son secteur, M. Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux, était en visite d'inspection et de travail jeudi à Sidi Bel-Abbès et à Aïn Témouchent. Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, a déclaré depuis Sidi Bel-Abbès, lors d'un point de presse tenu au terme de sa visite, que la Banque mondiale vient de saluer le processus entamé dans la réforme de la justice. “Vous remarquez pour que la Banque mondiale reconnaisse la crédibilité d'une institution, il faut d'abord réunir certaines conditions plus aux moins sévères. Et nous n'en sommes que fiers.” S'agissant de la réorganisation du secteur de la justice, M. Belaïz considère que cette entreprise n'est possible que si l'on procède d'abord à la révision de l'organisation du système législatif, vieux de plus de 40 ans. À ce sujet, il a signalé que 135 textes juridiques, décrets présidentiels et exécutifs ont été révisés à ce jour. Pour ce qui est de la formation des magistrats, le ministre de la Justice a affirmé que cette opération a touché l'ensemble des 4 500 magistrats que compte le secteur à travers le territoire national, et qui ont tous bénéficié d'une période de formation alternée en Algérie et à l'étranger : “Maintenant, nous pouvons dire que nos magistrats ont atteint un niveau très respectable.” S'exprimant sur la prise en charge des détenus, le ministre a rappelé que des efforts considérables sont consentis actuellement par les responsables des services pénitentiaires pour l'amélioration en premier lieu de leurs conditions de détention, la préservation de leur dignité, conformément au droit individuel, notamment en matière d'hygiène et de couverture sanitaire, l'enseignement et la formation professionnelle. À Aïn Témouchent, Tayeb Belaïz a avoué ne pas vouloir verser dans le satisfecit. “Certes, la justice n'est plus celle du passé, malgré cela beaucoup reste à faire et j'appelle les journalistes à apporter leur concours pour dire ce qui est bon et ce qui ne l'est pas. Je suis favorable aux critiques objectives, bien sûr loin de la diffamation et aux insultes qui sont étrangères aux journalistes. Peut-être qu'on exagère dans nos déclarations. On n'a rien à cacher. Aussi, en termes de modernisation de la justice, il y eut l'assouplissement des procédures judiciaires grâce à un meilleur redéploiement du réseau juridictionnel, de manière à garantir aux citoyens un accès égal à la justice comme “les jugements des plus anciennes affaires, traitées dans les trois ou quatre mois, sont exécutés dans les quinze jours, alors que le casier judiciaire et la nationalité sont délivrés au citoyen en moins de cinq minutes”. “Même les établissements pénitentiaires ont été touchés par ces réformes, dont les résultats sont probants dans la mesure où les détenus bénéficient soit d'une formation professionnelle, soit d'un enseignement généralisé et leur inscription aux différents examens, alors qu'un grand nombre de détenus suivent des études supérieures. Il va sans dire que l'informatisation des services judiciaires nous permet de tout contrôler, y compris les 56 000 détenus grâce au système de l'interconnexion”. Enfin, M. Tayeb Belaïz a révélé que, contrairement, à l'Egypte, qui se targue de ses trois femmes qui font partie de la cour administrative, chez nous 37% de présidences des tribunaux sont occupés par les femmes.