Pour la porte-parole du PT, la campagne actuelle contre la Centrale participe d'une volonté “de dislocation du cadre syndical qui profite aux patrons". Le nouvel homme fort de Bolivie, Evo Morales, un indigène aux idées très socialistes établies, élu, dimanche dernier, comme président de la république grâce à la mobilisation des couches populaires sur la base de promesses de (re) nationaliser certaines entreprises semble inspirer la porte-parole du parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune. Lors d'une conférence de presse animée, hier, à la mutuelle des travailleurs de Zéralda (banlieue ouest d'Alger) à l'issue des travaux du conseil national du parti, Mme Louisa Hanoune a appelé à une “mobilisation” pour constituer “un rempart contre le pillage étranger”. “Au Venezuela et en Bolivie, ça été fait ; il est possible d'arrêter la politique actuelle et de constituer un rempart !”, a-t-elle précisé. “Nous avons un parti, un cadre syndical et des organisations, des instruments capables d'éviter le pire”, a-t-elle estimé. Ce vœu exprimé par Mme Hanoune est motivé par la fait que le pays, en raison de l'orientation économique, a presque perdu sa souveraineté. “On a noté qu'il y a un bradage et un pillage des ressources nationales. Tout l'arsenal juridique est dicté par l'étranger et l'Etat algérien est sous contrôle de la tutelle étrangère”, a-t-elle affirmé. Conséquence de cette orientation politique, les émeutes sporadiques enregistrées à travers de nombreux endroits du pays, “une bataille pour la survie”, a-t-elle dit. Et si elle constate aujourd'hui, qu'il y a régression sur le plan politique, c'est parce qu'à ses yeux, il y a une régression économique. “Toute régression démocratique est liée à la régression économique”. Invitée à commenter la déclaration du président de la république à sa sortie de l'hôpital parisien du Val-De-Grâce, Louisa Hanoune a précisé que son parti prend des positions sur des décisions politiques et non sur la vie personnelle du chef de l'Etat. “On ne fait pas de commerce politique avec ça, nous avons une morale politique”, a-t-elle assuré. Qualifiant de “positifs” les résultats enregistrés par son parti aux élections partielles de Kabylie, la porte-parole du PT a suggéré, toutefois, qu'il y a eu fraude et que les résultats ne reflétaient pas totalement le travail accompli par le parti. Mais l'important, selon elle, est que “le ghetto politique et social n'ait pas fait perdre la boussole aux populations”. “C'est une victoire pour la nation”. Par ailleurs, elle a estimé qu'il y a une offensive interne visant l'UGTA, allusion aux récentes contestations de certaines fédérations. “On défend l'UGTA indépendamment de l'orientation politique. On parle d'offensive politique interne dans le cadre de la préparation du congrès. (…) Ça recoupe avec l'orientation mondiale (…) mais on n'est pas contre les grèves”. “La dislocation du cadre syndical profite aux patrons”, a-t-elle justifié. À noter que le parti s'est penché également sur d'autres questions tant nationales qu'internationales ainsi que sur les perspectives qui attendent le parti, notamment le rendez-vous électoral de 2007. KARIM KEBIR