Chez nous, l'approche du phénomène du chômage frise parfois le ridicule qui tue, tant les chiffres valsent au gré des responsables qui les fournissent. Même dans les sociétés hyper-industrialisées, le chômage reste un casse-tête permanent contre lequel bien des équipes gouvernementales ont trébuché. Toutes les formules possibles et imaginables ont été essayées, sans pour autant parvenir à l'éradiquer. C'est dire toute la complexité de ce problème qui est la conséquence d'un mode de production universel où le social le cède devant les impératifs de rentabilité et de compétitivité économique. Cela relève presque de l'ordre de la fatalité, si bien que le moindre frémissement des chiffres du chômage dans le sens d'une baisse donne souvent lieu à des expressions jubilatoires de la part des responsables politiques dans les pays industrialisés. Chez nous, l'approche du phénomène du chômage frise parfois le ridicule qui tue, tant les chiffres valsent au gré des responsables qui les fournissent. Tel ministre dit que le taux de chômage est de 17%, tel autre soutient qu'il ne dépasserait guère l'étiage de13 %, alors que d'autres sources indiquent qu'il dépasserait largement les 20%. à quelle source se vouer face à une telle approximation qui témoigne, en dernier ressort, d'un manque patent de rigueur de la part des responsables économiques du pays ? Comment est-il possible pour un pays de mettre en place une politique efficace de lutte contre le chômage quand le phénomène n'est même pas cerné au plan statistique ? C'est pourquoi les ritournelles de Ould Abbès et autres Tayeb Louh, à propos de la création de deux millions d'emploi à l'horizon 2009, apparaissent, au pire, comme une marque d'ignorance de la réalité et ,au mieux, comme de vaines incantations. N. S.