“Les travailleurs des collectivités locales et de l'administration recourent, sous le poids de la misère sociale, au bradage des bijoux de famille afin de subvenir aux besoins d'un quotidien amer et au remboursement de dettes mensuellement contractées”, lit-on dans la déclaration rendue publique par la coordination syndicale des collectivités locales de Tizi Ouzou, à l'issue d'une réunion consacrée à l'analyse de la situation socioprofessionnelle des travailleurs des collectivités. Cette situation, note-on dans cette déclaration, a pour origine le caractère discriminatoire d'une politique salariale en totale contradiction avec la raison humaine et les autres secteurs d'activités dits de la fonction publique, et le caractère injuste et inadmissible de certains indicateurs qui continuent de scléroser la vie de cette catégorie qui se situe sur la plus basse échelle sociale de la fonction publique. Pour expliquer ce caractère discriminatoire et injuste, les membres de ladite coordination préfèrent s'interroger en vertu de quelle logique attribuer aux personnels hospitaliers la prime de risque et de contagion et pas aux travailleurs de la voirie communale, des bureaux d'hygiène et des sapeurs-pompiers, et aussi pourquoi persiste-t-on à calculer certaines indemnités sur le barème de 1989 et pourquoi refuse-t-on la redéfinition de l'article 87 bis de la loi 90-11. À la lumière de ce constat, la coordination des collectivités locales et de l'administration a élaboré une plate-forme de revendications, qui contient 18 points allant de la revalorisation des salaires à la stabilité du personnel d'encadrement des communes en passant par plusieurs préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs. Avec ladite plate-forme, la coordination compte interpeller les pouvoirs publics pour l'ouverture d'un dialogue social et la prise en charge de leurs requêtes. Samir Leslous