Rien ne va plus entre la direction générale de l'ex-BCR (boulonnerie, coutellerie, robinetterie) de Oued-R'hiou, appelée aujourd'hui Orsim, et le partenaire social. En effet, dans une requête envoyée par le président du comité de participation et le président du conseil syndical au wali de Relizane, dont une copie a été transmise à notre bureau, les représentants des travailleurs sollicitent l'intervention des autorités locales pour mettre fin à l'opération de transfert de l'activité “robinetterie” de l'unité de Oued-R'hiou vers l'usine mère d'Aïn Kebira de Sétif. “L'abandon progressif de l'activité robinetterie a eu comme conséquence immédiate le licenciement de plus de 100 travailleurs en contrat à durée déterminée (CDD), en décembre 2006”, soulignent les syndicalistes. La direction est soupçonnée de vouloir procéder “en douce” à la spécialisation du site d'Oued-R'hiou en boulonnerie, une activité peu rentable. “L'ampleur des dégâts générés par la stratégie de la direction est telle qu'elle s'est manifestée par un déficit chronique depuis l'année 2002, un découvert bancaire alarmant de 13 milliards de centimes, représentant 3 mois du chiffre d'affaires de l'entreprise, des stocks de boulons invendus d'une valeur de 23 milliards de centimes, de 17 milliards de centimes de créances détenues par des clients et du bradage de l'unité de Chéraga (Alger) afin de rembourser les dettes faramineuses contractées par le groupe, du fait d'une gestion désastreuse et des investissements AEFI”, lit-on dans la déclaration. Les auteurs de la lettre rappellent que la direction du groupe n'en est pas à son premier coup d'essai. En effet, précisent-ils, “une première opération de transfert des équipements de robinetterie a été mise en échec en 1999, grâce à la mobilisation des travailleurs et à la médiation des autorités locales et des instances syndicales.” La direction est cependant revenue à la charge en 2002, et ce n'est que suite à l'intervention du ministre de l'Industrie que le projet sera abandonné et un accord signé avec le partenaire social. M. Seghier