Ce cas de repentance, le premier du genre dans la région, a été enregistré au campement militaire, installé sur les hauteurs de Aïn-Mizane, à l'issue de l'opération de ratissage ayant ciblé, l'été dernier, durant trois mois environ, les monts de l'Edough près de Annaba. Un terroriste, en compagnie de sa femme enceinte et de ses trois enfants se sont livrés, lundi dernier en fin de journée, aux services de sécurité, près de Chetaïbi, 30 Km à l'ouest de Annaba, apprend-on de sources crédibles. Ce cas de repentance, le premier du genre dans la région de l'extrême Nord-est du pays, a été enregistré précisément au campement militaire, installé sur les hauteurs de Aïn-mizane, situé à mi-chemin de la route Berrahal-Chetaïbi, à l'issue de l'opération de ratissage ayant ciblé, l'été dernier, durant près de trois mois les monts de l'Edough, et à laquelle ont pris part plus de 2 000 soldats de différents corps armés. Aïn-Mizane, une région très boisée, séparant les localités de Aïn-sebsi et Aïn Abdallah où le maire de Chetaïbi et son adjoint furent égorgés par les sanguinaires, il y a environ deux ans, a été le théâtre de plusieurs attaques d'islamistes armés ayant ciblé, notamment, les camions de semoule et de pâtes et autres produits alimentaires destinés aux populations de Chetaïbi. Lors d'une escorte de l'un des camions chargés de semoule, en 1998, plusieurs éléments de la garde communale ont été blessés, dont un mortellement, rappelle-t-on. La femme du terroriste n'est autre que la sœur de l'ex-“émir” de l'edough, Khoubeib Aboumaâd, alias Mezhoud Mohamed Tahar, éliminé au début au mois d'octobre dernier, près de Aïn-Kachara, dans la wilaya de Skikda, alors qu'il était à bord d'une Mercedes en compagnie de trois de ses lieutenants. Rien pour l'heure n'indique l'identité exacte de son époux, qualifié l'un des vétérans des maquis, qui aurait, semble-t-il, perdu toute couverture et protection depuis la disparition de son beau-frère, ce qui aurait motivé sa reddition aux éléments de l'armée nationale populaire. Les trois enfants, dont l'aîné est âgé de moins de 11 ans, avaient au moment de leur venue l'apparence de petits sauvageons. Tout en guenilles et rétifs, comme l'indique ce membre des forces de sécurité, ils donnaient l'impression de n'avoir jamais rencontré d'autres personnes que les compagnons de maquis de leurs parents. Selon toute vraisemblance, les trois enfants, qui sont nés et qui ont grandi dans l'épais maquis de l'Edough, n'ont aucune idée du monde extérieur si ce n'est celle de la nature sauvage dans laquelle ils ont évolué. Toujours selon le témoignage de ce militaire, la seule vue d'un képi ou d'un treillis suffirait à mettre les enfants dans un état proche de l'hystérie. Nous apprenons, par ailleurs, que le père aurait profité d'un moment d'inattention des terroristes pour s'enfuir du maquis en compagnie de sa famille. B. BADIS