Cinq élus de l'APC de Tidjellabine dans la wilaya de Boumerdès ont été placés sous mandat de dépôt, avant-hier, par le procureur près le tribunal de Boumerdès pour les chefs d'accusation, falsification et publication de faux documents administratifs, imitation de signature et vol de cachets humides. Les cinq élus dont deux partis HMS et trois indépendants ont été transférés le même jour à la maison d'arrêt d'El-Harrach en attendant leur jugement, indique-t-on. La brigade économique de la sûreté de wilaya de Boumerdès, qui a mené une longue enquête sur cette affaire suite à une plainte déposée par le secrétaire général de l'APC, a effectué, sur ordre du procureur de la république, des perquisitions dans les domiciles de deux élus concernés et aurait découvert des documents vierges signés ainsi que d'autres documents administratifs appartenant à l'APC de Tidjellabine. L'affaire, qui a été traitée par le juge d'instruction de la chambre n°3 du tribunal de Boumerdès, remonte au mois de mai 2004 lorsque les cinq élus adressent un rapport au wali de Boumerdès lui demandant de faire la lumière sur la location du marché de véhicules de Tidjellabine et la disparition du registre de délibération de l'APC. Pour appuyer leurs affirmations, les cinq élus qui reprochaient au maire de la commune d'avoir apporté, à leur insu, des modifications sur la délibération se rapportant à la location du marché de voitures, ont accompagné leurs différents rapports adressés aux autorités par une lettre attribuée au secrétaire général de l'APC de Tidjellabine, où ce dernier aurait admis “l'implication du maire dans la disparition du registre de délibération et la modification en écriture de la délibération datée du 26 février 2003 concernant le marché de véhicule”. Mais le secrétaire général, qui prendra plus tard connaissance de la circulation de ce document, adresse au wali de Boumerdès le 26 février 2005 un rapport où il affirmait “ignorer l'existence de ce document et n'avoir jamais signé de lettres mettant en cause le maire de la commune”. Le secrétaire général demande à son tour, à travers ce rapport, l'ouverture d'une enquête sur l'existence et l'authenticité de ces documents avant de déposer plainte auprès des juridictions compétentes. Ainsi, et selon l'expertise scientifique menée par la brigade économique de la sûreté de wilaya de Boumerdès, la lettre signée par le secrétaire général n'était qu'un faux document. D'autres faux documents liés à la même affaire seront également découverts par les policiers chargés de ce dossier. Ce qui a amené le procureur de la république près le tribunal de Boumerdès de prendre la décision de placer les cinq élus sous mandat de dépôt en attendant d'être jugés. M. T.