Réagissant à la décision de résiliation des contrats des vacataires et contractuels prise, il y a quelques jours, par l'administration, les travailleurs de l'APC de Tizi Ouzou ont enclenché, depuis hier, un mouvement de grève qui a paralysé la totalité des services de la mairie. Cette action à laquelle avait appelé le syndicat UGTA risque, selon ses représentants locaux, de s'inscrire dans la durée si jamais l'administration ne sursoit pas à cette décision qui mettra au chômage environ 300 travailleurs dont certains sont employés au sein de cette APC depuis plus de dix ans. “Nous ne sommes pas contre la décision d'assainissement du personnel de l'APC, car il y a effectivement ceux qui perçoivent leur salaire, alors qu'ils ne viennent jamais travailler, mais nous n'accepterons jamais que tout le monde soit jeté à la rue sans même percevoir de salaire depuis six mois”, nous dira Bachir Ramdani, premier responsable de l'UGTA à Tizi Ouzou. “Il y a là abus des travailleurs, un manque de considération à leur égard, et l'administration doit assumer ses responsabilités”, ajoutera-t-il encore regrettant l'absence de volonté chez les responsables de l'administration à régler ce problème de façon plus judicieuse. Le représentant de l'UGTA espère, toutefois, que le président de l'APC, qui a appelé à la tenue d'une réunion avec les travailleurs et leurs représentants syndicaux, sera à la hauteur des attentes de ces travailleurs qui revendiquent le règlement de leur situation financière et leur régularisation administrative. Des revendications que soutient également dans le fond le syndicat Snapap qui compte enclencher un mouvement de grève à partir de samedi prochain. Dans son préavis de grève, le Snapap a énuméré treize revendications d'ordre professionnel et socioprofessionnel à satisfaire, faute de quoi, le mouvement de grève se poursuivra pour une durée indéterminée. Outre ces revendications énumérées dans le préavis de grève, les représentants du Snapap plaident également pour la révision de la gestion de quelques dossiers tels que la location de certains locaux appartenant à l'APC, la gestion des recettes du marché de gros et de l'abattoir communal, ainsi que la récupération des taxes d'habitation et d'assainissement. “Si les biens et les recettes de l'APC étaient gérées rationnellement, on aurait de quoi payer les salaires de ces travailleurs, voire même de quoi en recruter d'autres”, nous dira un représentant du Snapap qui a tenu à se démarquer de l'action de grève qu'il considère illégale. Samir Leslous