Tout enfant, Chabane Oulamara, un jeune poète prématurément ravi aux siens et à ses admirateurs, aimait la poésie, sa langue maternelle et ses rimes. Plus tard, dans ses poèmes, il aura à “défendre”, comme sa muse le lui “impose”, “les légitimes luttes et les justes causes pour les légitimes droits et devoirs de tout un chacun”. En 1989, lors d'une séance de sport au CEM Amar-At-Chikh, dans son village natal à Boudafel (Aïn El Hammam), une chute et une… grave maladie (insuffisance rénale terminale). Puis des dialyses. Puis des maux et des souffrances en découlèrent. Pour atténuer ses douleurs, il se noyait dans la composition de poèmes, en guise de “riposte” ou de remède, se confectionnant une sorte d'“exutoire” pour oublier, pour se sentir “bien”.Chabane Oulamara fera sa première apparition sur la scène publique lors de la commémoration du premier anniversaire de la mort de Rachid Tigziri, un ancien et brillant cadre du RCD, assassiné par des terroristes, et à la mémoire duquel il avait composé un joli poème. Plus tard, il eut plusieurs distinctions pour ses participations dans différentes manifestations culturelles, telles les premières journées de poésie d'expression amazighe, tenues à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, le 14e prix Benmouhoub-Nadia, poétesse, décédée en 2004, une médaille de bronze de l'association culturelle Fadhma-n'Soumer domiciliée à Marseille (France), représentée par le chanteur Younès Boudaoued. Décédé le 7 janvier 2005, à l'âge de 31 ans, il lui sera rendu un vibrant hommage par les participants aux 3es journées de poésie d'expression amazighe organisées du 8 au 12 juillet de l'année dernière à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, à l'occasion de la célébration du centenaire de Si Muhand u M'hand, le barde kabyle du début du XIXe siècle. Pour se recueillir devant la tombe de ce jeune poète, parti prématurément au bout de plusieurs années de souffrance et après avoir subi une ablation du rein, une délégation de participants à la manifestation fera le déplacement au cimetière du village, non loin du mausolée Sidi Zegane, où repose à jamais Chabane Oulamara. Une foule d'admirateurs, d'amis et de parents ont réédité le même pèlerinage, samedi dernier, pour un moment de souvenir et d'hommage à l'âme du regretté poète en ce premier anniversaire de sa disparition. Salah Yermèche