Les amis de la poésie se sont donné rendez-vous dimanche pour le début du Printemps des poètes, et ce, jusqu'à jeudi, pour taquiner les Muses dans la langue de Molière ou encore de Moutannabi. Comme chaque année, depuis 2002, le Centre culturel français d'Alger organise cette semaine un programme consacré et dédié à cet art lyrique, ô combien noble et altier. Ce programme comprend des lectures de poèmes et autres spectacles divers. Aussi, un auditoire d'une cinquantaine de passionnés est venu écouter les poètes algériens et étrangers. C'est la première fois que des écrivains internationaux participent à cette manifestation. Chaque auteur récitait ses vers dans sa langue maternelle. Les spectateurs ont donc eu l'occasion d'apprécier des productions en arabe dialectal algérien, marocain, syrien, maltais, catalan, islandais, ou encore slovène. Chaque langue dégage un air poétique très différent faisant découvrir sa beauté spécifique, sa consonance et ses allitérations. Le poète et traducteur marocain Mohammed El Amraoui explique : « Je suis moi-même un traducteur de la poésie. Je ne pense pas qu'une langue soit plus poétique qu'une autre. Ce qui prime, c'est le ton dans lequel elle se lit et se déclame. Moi, j'ai apprécié le poète slovène pour son côté rock et le maltais très proche de l'arabe. » Cependant, pour la compréhension globale, un comédien français les re-récitait dans la langue de Victor Hugo. La semaine dernière des groupes de traducteurs ont mis leur plume à contribution afin de retranscrire les vers d'auteurs. « Traduire un poème est un réel travail de réécriture. Chaque langue a sa culture, nous devons garder le sens du texte tout en conservant la culture de la langue dans laquelle le poème est retranscrit, à cause des rimes et de la grammaire. C'est un vrai casse-tête. Mais c'est très enrichissant », nous confiera le poète algérien Achour Fenni. Cette rencontre, littéralement littéraire, est également un moment et une tribune de choix, d'échanges interculturels faisant connaître et découvrir la poésie étrangère dans sa dimension universelle. Après cette découverte, les spectateurs ont eu droit à un récital original et vivant donné par un saxophoniste et un comédien. De la mélomanie pleine de poésie. Cette 7e édition du Printemps des poètes s'inscrit donc dans le brassage des cultures.