Le Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui se bat contre la mort, envisageait divers scénarios prévoyant des retraits israéliens de Cisjordanie et l'évacuation d'un certain nombre de colonies juives de la région, a révélé le quotidien israélien Haaretz dont l'article a été repris par le New-Yorker aux Etats-Unis. Sharon, que les médias occidentaux présentent comme un homme de paix (!), a prévu, après son retrait de Gaza, quatre scénarios alternatifs pour le règlement du conflit avec les Palestiniens : l'évacuation de colonies isolées en Cisjordanie ; l'évacuation de tout un secteur de cette région, éventuellement dans le nord ; le retrait d'Israël de 88% de la Cisjordanie ou un retrait de 92% de ce même territoire où s'établira l'Etat palestinien, qui se prolongera à Gaza, une région enclavée qui le demeurera. Contrairement à l'évacuation de Gaza, Sharon avait prévu de conclure avec l'Autorité palestinienne un accord intérimaire stipulant l'évacuation de 20 implantations. Le premier ministre envisageait aussi d'ordonner un retrait jusqu'en deçà de la ligne de sécurité, le “mur”, qu'il a érigé en Cisjordanie pour, selon lui, empêcher des infiltrations de kamikazes palestiniens sur son territoire mais que la communauté internationale a exigé de détruire par le biais de la cour internationale de justice. Sharon espérait obtenir en échange de ce retrait que les Américains reconnaissent sa ligne de sécurité comme frontière définitive. Les projets de Sharon prévoyaient aussi que la vallée du Jourdain soit décrétée zone démilitarisée, “pas forcément sous le contrôle d'Israël”. Il exigeait, par ailleurs, que l'Etat palestinien soit démilitarisé et ne puisse pas contrôler les ressources en eau d'Israël ! Enfin, il entendait aussi réclamer qu'Israël contrôle l'ensemble de Jérusalem et une continuité territoriale s'étirant jusqu'à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, même si ses résidants palestiniens devaient se faire représenter dans le nouveau Parlement palestinien. Le plan Sharon n'a pas suscité de réactions chez les Palestiniens préoccupés par les législatives. Sharon est, politiquement, mort. Il reste à savoir si son plan sera repris par Kadimat, le parti centriste qu'il a créé en prévision des législatives anticipées de mars et qui est toujours crédité de remporter l'épreuve. D. Bouatta