Trois des principaux accusés dans le détournement des agences BNA de Cherchell, Koléa et Bouzaréah ont été arrêtés, début janvier, à Casablanca (Maroc) et devraient être extradés dans les tout prochains jours vers l'Algérie. Trois des principaux présumés, auteurs du détournement de la Banque nationale d'Algérie (BNA) qui s'est produit il y a trois ans de cela, et dont les péripéties n'ont été éventées que récemment, ont été arrêtés et leurs domiciles perquisitionnés au début de ce mois de janvier par les services de la Police judiciaire de Casablanca, a indiqué à l'APS une source sûre à Rabat. Les trois personnes, A. A., R. A., et H. M., sont actuellement en détention dans une prison marocaine et devraient être extradées incessamment vers Alger, ajoute la même source, suite au mandat d'arrêt international émis à leur encontre. Ce détournement qui, rappelle-t-on, avait touché les agences de Bouzaréah, Cherchell et Koléa, a coûté au Trésor la bagatelle de 20 milliards de dinars (2 000 milliards de centimes). Une somme colossale. Le maintien en détention des trois personnes et leur non-extradition immédiate vers l'Algérie suite au mandat d'arrêt international s'expliquent, selon la même source, par le fait que les services judiciaires marocains attendaient l'envoi de ces mandats d'arrêt par la justice algérienne. Les services de la Police judiciaire et le parquet de Casablanca devraient, dans les prochains jours, exécuter la demande de mandat d'arrêt international des autorités judiciaires algériennes après avoir été rendus destinataires des documents afférents à cette affaire. Dans le même contexte, il convient de rappeler la récente sortie médiatique de Mourad Medelci, ministre des Finances qui, dans une interview à la Radio nationale diffusée mercredi dernier, avait déclaré à propos de l'affaire de la BNA que “l'opération de détournement a été l'œuvre d'un réseau de malfaiteurs au sein même de la banque mais aussi en dehors de celle-ci”. Le grand argentier du pays a souligné qu'il était possible de récupérer une partie de cette somme avant de faire observer : “Il est important de moderniser l'outil informatique des banques et d'améliorer le contrôle à travers la mise en place du nouveau système de paiement”, un système qui, estime le ministre, permet de “regrouper toutes les informations relatives à la clientèle et au banquier, qui sera ainsi contraint à son tour de passer par le contrôle”. M. Medelci avait, par ailleurs, annoncé dernièrement devant le Parlement qu'une commission d'enquête indépendante composée d'experts algériens et étrangers avait été mise en place pour faire toute la lumière sur cette même affaire. M. B./APS