Initialement prévue pour le 1er mars dernier, la décision d'extradition des trois Algériens impliqués dans le détournement à la Banque nationale algérienne (BNA) a été finalement reportée au 4 avril prochain, a décidé hier la Cour suprême marocaine. Ce report est motivé par les nouveaux documents qui lui sont parvenus des autorités algériennes et qu'elle doit examiner. “La Cour suprême marocaine, qui a annulé la procédure en délibéré qu'elle avait prononcée lors de la première audience fin février dernier, a reçu de la justice algérienne, la semaine dernière, de nouveaux documents relatifs à cette affaire”, a rapporté hier l'agence officielle citant des sources judiciaires marocaines. C'est donc à la lumière des nouveaux documents remis par Alger que la Cour suprême marocaine décidera en définitive. Arrêtés le 4 janvier à Casablanca, la métropole économique du royaume, les trois algériens A. A. R., A. R. et H. M. sont considérés comme les principaux auteurs du détournement de 20 milliards de dinars au détriment de trois agences de la BNA : Cherchell, El-Koléa et Bouzaréah. Incarcérés dans la prison de Salé, banlieue de Rabat, ils ont été arrêtés, et des perquisitions ont été effectuées dans leur domicile, par les autorités marocaines à la demande d'Interpol sur la base d'un mandat d'arrêt international lancé par l'Algérie. Interrogé par la presse marocaine, à l'issue de leur arrestation, le ministre de la Justice marocain avait assuré qu'“ils seraient extradés, une fois les procédures accomplies”. Une extradition du reste prévisible puisque entre Alger et Rabat existe depuis longtemps un accord dans ce sens. Eclaté en octobre dernier, le scandale de la BNA a eu pour effet de porter un sérieux coup à la crédibilité des institutions financières algériennes d'autant que l'histoire rocambolesque du “scandale” du siècle, pour reprendre une expression du Chef du gouvernement, en l'occurrence Khalifa, est encore frais dans les mémoires. Depuis, une espèce d'effet dominos a eu lieu puisque d'autres scandales ont été révélés par la presse. Dans un souci de “moralisation”, les pouvoirs publics avaient procédé il y a quelques mois à la fermeture de plusieurs banques, accusées de ne s'être pas conformées au “cahier des charges”. Des orientations qui cachent mal, en fait, des “dérives” constatées chez ces institutions. KARIM K.