C'est un moment très significatif pour l'histoire des droits de l'Homme dans notre pays que celui d'hier où la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme a convié la presse nationale à une cérémonie d'ouverture d'un Centre de documentation et d'informations en droits de l'Homme (CDDH), premier du genre en Algérie. Une structure qui vient fort à propos compléter le dispositif de développement et de diffusion de la “culture droits de l'homme” sous nos cieux. Du beau monde était présent à cette cérémonie. Outre Me Hocine Zehouane, président de la LADDH, il y avait l'incontournable Me Ali Yahia Abdenour, M. Redouane Boudjemâne, le tout jeune directeur du CDDH, ainsi qu'un certain nombre de représentants du corps diplomatique : la représentante de la Commission européenne, principal partenaire de cette initiative, Son Excellence l'ambassadeur d'Autriche à Alger, l'ambassadrice de Suède, les représentants des Pays-Bas, de l'ambassade des Etats-Unis et de l'ambassade de France. Prenant la parole, Me Hocine Zehouane dira : “C'est avec une émotion sincère que nous célébrons cet événement modeste en inaugurant ce centre de documentation. Par la modestie même de nos moyens, cela atteste de l'ambition de la LADDH de hisser la construction des droits de l'Homme en idéal dans notre pays.” Et de souligner : “Ce centre de documentation répond à un profond besoin de construction de la mémoire des droits de l'Homme, la mémoire du combat pour les droits de l'Homme afin d'en faire une question centrale en Algérie.” Me Ali Yahia Abdenour, le “Monsieur droits de l'Homme”, salue à son tour cette initiative : “Enseigner les droits de l'Homme est une question pressante. Il faut enseigner cela à tous les niveaux. Il faut que la presse participe à cet effort de formation.” Plaide-t-il avant de partir de cette proposition : “Le pouvoir algérien doit prendre l'initiative de créer un institut des droits de l'Homme de dimension africaine.” La représentante de la Commission européenne, Mme Stéphanie Truille-Baurens, rappellera pour sa part le contexte dans lequel a émergé cette idée : “Ce centre est le fruit d'un programme de financement de la Commission européenne dans le cadre du projet Avicenne pour le soutien à la démocratie et aux droits de l'Homme. C'est un instrument créé en 1994 par le Parlement européen, doté d'un budget de 100 000 euros pour soutenir l'action démocratique et l'Etat de droit dans plusieurs pays. Cela repose, d'un côté, sur des macro-projets initiés par Bruxelles à travers la mise en place d'ONG internationales par exemple et, de l'autre, sur des micro-projets dont Avicenne qui est géré par la délégation européenne à Alger, et qui s‘étale sur 24 mois.” Outre le financement de ce centre de documentation, le projet Avicenne permettra, indique Mme Truille-Baurens, d'organiser des séminaires sur la question des droits de l'Homme à l'instar de celui organisé les 14 et 15 décembre dernier sur le thème de la violence contre les femmes. Il y a aussi un accord avec le ministère de l'Education nationale pour enseigner les droits de l'Homme dès le cursus primaire. Le CDDH, qui a pris ses quartiers dans une ruelle attenante au Centre culturel français d'Alger (précisément au 5, rue Saïd-Ben-Larbi) est donc un espace pédagogique de documentation comme le précisera M. Redouane Boudjemaâ, son directeur. M. B.