À en croire les travailleurs du Complexe de machinisme agricole (CMA, ex-Sonacome), très inquiets de leur sort socioprofessionnel, le devenir de l'entreprise en proie à une difficulté financière très aiguë, et ce, en l'absence d'un plan de charge, semble être la seule raison du ras-le-bol de ces ouvriers qui ont décidé d'observer un sit-in qui sera suivi d'une grève illimitée, et ce, pour se faire entendre. En effet, hier, plusieurs centaines de travailleurs de cette entreprise brandissant des banderoles se sont rassemblés devant la porte d'entrée de la direction générale pour revendiquer le paiement du salaire du mois de janvier 2006, un plan de charge pour redémarrer la production qui garantira sans doute leurs postes d'emploi et exigent aussi le départ du directeur général de l'entreprise. Interrogés, certains travailleurs précisent qu'“à ce jour, nous voyons rien venir et notre situation sociale ne cesse de se dégrader. À tel point que nous éprouvons d'énormes difficultés pour encaisser nos salaires, surtout à la veille de l'Aïd El-Kébir et le salaire du mois de janvier demeure toujours impayé”. D'autres nous signalent que “depuis des mois, on ne cesse de solliciter la direction générale pour une meilleure prise en charge de l'entreprise, en vain ; devant une telle attitude des responsables, notre colère ne pouvait être contenue. Donc le seul salut pour cette entreprise passera inévitablement par un plan de charge qui nous garantira notre salaire régulièrement et permettra à l'entreprise de rester debout”. Nous apprenons, par ailleurs, qu'une délégation de la fédération de la Centrale syndicale sera dépêchée lundi à Sidi Bel-Abbès pour s'enquérir de la situation critique du CMA. Pour rappel, ces derniers mois un délégué syndical de cette entreprise a été suspendu par le directeur général et traduit en justice. Malgré l'intervention des membres de l'union locale de l'UGTA et de la FNEETMM, il n'a pu être réintégré à son poste. Nous y reviendrons. B. AZIZ