C'est à des demi-finales anglo-francophones auxquelles nous convie la Can-2006. L'Egypte face au Sénégal et le Nigeria devant la Côte d'Ivoire. Les styles de jeu du Sénégal et de la Côte d'Ivoire à forte obédience de l'école française présentent tous les deux beaucoup de similitudes même si celui employé par la Côte d'Ivoire diffère légèrement de par l'influence et la valeur individuelle de Didier Drogba qui sollicite beaucoup de balles profondes et en hauteur contrairement à Henry Camara ou encore Hadj Diouf du Sénégal qui, eux, excellent balle au pied. Les équipes reposent sur trois défenseurs appuyés par des milieux de terrain tournants dans les situations de jeu défensives. Ces mêmes milieux viennent en soutien aux deux attaquants les plus avancés. Le système nigérian consiste, lui, à élever deux lignes superposées composées de quatre défenseurs et cinq milieux de façon à réduire les espaces à l'adversaire et, à la récupération, relancer rapidement le jeu sur Martins, attaquant très rapide et “explosif” dans ses gestes. La composante égyptienne est faite de joueurs talentueux qui alternent un jeu mixte fouillé fait de petites passes et de transversales longues et profondes, animé par une condition physique irréprochable et un état d'esprit de conquérant remarquable. L'Egypte, par la qualité de son jeu et par son efficacité (10 buts en quatre matches), soutenue par des milliers de Cairotes, devrait, de mon point de vue, se retrouver en finale. Le Sénégal, ressuscité devant la Guinée après son passage in extremis aux quarts, ne semble pas être en mesure de passer l'épouvantail égyptien. L'indécision régnera certainement plus dans l'autre demi-finale qui semble tenir la promesse d'un match “musclé” où la force physique dominera les débats. Mais, attention à la fraîcheur physique qui peut poser problème, sachant que les deux équipes ont eu recours aux prolongations dans les quarts de finale ! Une faute commise d'un côté comme de l'autre peut être fatale pour l'une ou l'autre équipe. M. H.