Vendredi dernier, le sous-sol de la place de la République, à Paris, résonnait au son doux de la musique algérienne. Les usagers du métro parisien ont pu goûter, sans verser un sou, aux airs mélodieux de la chanson kabyle et du chaâbi (algérois) grâce à la générosité d'un artiste prénommé Amirouche. Salué par les compatriotes, distillant sourire et amabilité, Amirouche n'en continuait pas moins de jouer, de mordiller les fils de son mandole afin d'en tirer le maximum et d'égayer les passants. Sur une chaise à côté, il avait posé son manteau et accroché sa “carte professionnelle” estampillée RATP. Il n'est pas donné au premier venu de jouer dans le métro. Chaque année, la Régie autonome des transports parisiens organise des auditions-tests au profit des artistes de tous les pays pour sélectionner, à la fin, ceux qui sont jugés aptes à amuser la galerie. Ainsi, depuis trois ans, Amirouche écume les stations. Il n'est pas près de s'arrêter.