C'est un Saïd Sadi fier du parcours de son parti et confiant en l'avenir qui s'est exprimé, jeudi à Aïn Bénian, près d'Alger, devant quelque 300 militants et sympathisants réunis à l'occasion de la célébration du dix-septième anniversaire du RCD, à l'initiative du conseil communal local. Le président du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), annonçant que des cérémonies similaires étaient organisées par des dizaines de conseils communaux à travers le pays, a tenu à introduire son allocution par un hommage appuyé aux militants “qui ont tenu bon dans des conditions extrêmement difficiles”, et particulièrement à ceux, parmi eux, qui ne sont plus de ce monde. Dressant un bilan express du combat du RCD, Saïd Sadi a fait état de son “sentiment de fierté personnelle”, estimant que son parti et ses militants ont su déjouer les trahisons et résister aux coups au nom d'“un combat qui mérite d'être mené”. C'est que, dit-il, “au RCD, ce n'est pas le sens du vent qui détermine le combat”. Mais le bilan de ces 17 ans d'existence ne se limite pas, pour M. Sadi, à l'énumération des coups tordus portés au parti. C'est le combat du RCD, rappelle-t-il, qui a déterminé l'essentiel des idées devenues aujourd'hui incontournables dans le débat public : la pluralité, les droits de l'Homme, la condition féminine, la question identitaire, les réformes économiques, etc. “Autant d'idées qui, aujourd'hui, se sont imposées dans la société.” Pour autant, il est clair, aux yeux de Saïd Sadi, que le régime actuel n'est pas qualifié pour mener à terme les réformes politiques, sociales et économiques pourtant nécessaires et inévitables. La survie même de ce régime relève de l'aléatoire, selon lui. “Il lui sera difficile de se relancer pour des raisons internes et externes.” Saïd Sadi est convaincu que le régime algérien “qui produit le sous-développement” fera à court terme les frais de cette logique, l'Algérie faisant partie du segment nord-africain qui n'est épargné ni par le terrorisme, ni par la drogue, ni par l'émigration clandestine. C'est, selon le Dr Sadi, dans “la perspective d'en sortir et non pas de régler des comptes” que le RCD envisage la tenue de son prochain congrès, en novembre prochain, et d'associer le maximum de ceux qui partagent “notre souci d'une Algérie de démocratie, de stabilité et de développement”. “Il s'agit certes d'en sortir, mais il ne faudra pas oublier, et nous n'oublierons pas”. Saïd Chekri