Jusqu'au 25 février le peintre Dalil Saci expose ses toiles à la galerie d'art Sonatrach. Egalement informaticien, l'artiste a développé une technique personnelle, mêlant les technologies modernes et les techniques picturales classiques. De l'union du pixel et du pinceau est né un art. Entièrement voué à la préservation du patrimoine culturel algérien. Et surtout au plaisir du regard. Lorsque l'on a l'habitude de manier le pixel et le pinceau, le micro et la palette, le résultat se rattache à la fois à un passé, toujours magnifié, et un présent en constante mutation. La peinture de Dalil Saci, qui expose actuellement à la galerie d'art de la direction générale de la Sonatrach, porte une touche personnelle bien évidente sur chacune de ses toiles. Chez Dalil Saci, la représentation du réel, qu'il s'agisse de paysages, urbains ou bucoliques, ou bien d'architecture héritée d'une époque, source de bien de nostalgies, est également l'image de sa propre vision du monde. L'intérêt que porte l'artiste, informaticien depuis 1977, à ce qui fait la singulière beauté de notre pays, d'Alger ou d'Oran, se voit aux intitulés mêmes de ses œuvres,Villa Abdelatif, Djamaâ El Kébir, Bologhine Ibn Ziri, Zenka Sidi M'hamed Chrif… Mais comme le dit à très juste titre Gabriel Garcia Marquez : “Il faut toujours se méfier des pièges de la nostalgie”, le peintre, soucieux de faire siennes les nouvelles techniques artistiques, a mis à profit les possibilités qu'offre l'informatique, et cela s'appelle “création assistée par ordinateur”. Ainsi, entre la liberté qu'offre l'imaginaire et les strictes lois scientifiques, l'artiste a donc su trouver un juste milieu, celui de concilier l'une et l'autre, en bonne intelligence. “J'actualise mes sujets jusqu'à ce qu'ils arrivent à atteindre un niveau de perception plastique”, a précisé le peintre. Lorsque Dalil Saci évoque sa propre expérience, il en parle en termes d'objectifs, de missions salvatrices : réhabilitation de la richesse du patrimoine culturel et sa transmission, une fois passée par le filtre de son pinceau. La quarantaine de toiles exposées au sein de “l'entreprise citoyenne”, déroute parfois le regard. Est-ce une photographie ? Est-ce de la peinture ? Ne peut s'empêcher, parfois, de s'interroger… le regard non initié à cette technique. Qu'importe ! Car si l'art, et donc la peinture dans ce cas, a pour premier objectif le plaisir de la découverte et le ravissement que procure l'esthétique. “Le scientifique, qui est en lui, a conçu de nouvelles couleurs grâce à la diffraction de la lumière et l'artiste les associe alors avec émotion”, a dit de son travail l'artiste peintre Madeleine Gautier. De son côté, Nouredine Hammouche, un autre artiste, “la démarche nouvelle sur laquelle tu t'appuies nous démontre, une fois de plus, que l'art n'a pas de limite. (…) Ta large et riche collection est une manière concrète d'apporter une nouvelle impulsion dans la préservation de notre patrimoine culturel et civilisationnel…” Cependant, ne pourront voir les lumières ruisselantes de cette “Aurore 2006” que ceux qui sont invités. S. B. “Aurores 2006”, exposition de peinture de Dalil Saci Visible jusqu'au 25 février à la galerie d'art Sonatrach, Djenane El Malik, Hydra.