Cette fermeture, qui intervient après la mise en garde du ministère de l'Education, concerne une quarantaine d'établissements dont la majorité se trouve à Alger et à Tizi Ouzou. Du coup, ce sont des milliers d'enfants qui voient leur année scolaire compromise. Le département de Benbouzid est passé à l'action en décidant de fermer des établissements d'enseignement privé qui ont refusé de se soumettre à la nouvelle loi les régissant. Au niveau d'Alger, ce n'est pas moins de 21 écoles qui feront l'objet de fermeture parmi les 40 identifiées sur le territoire national, comme nous l'a indiqué hier M. Zaghache, membre de la commission d'homologation au niveau du ministère. Les arrêtés de fermeture émanant des wilayas ont été établis le 12 février dernier avant d'être notifiés pour exécution sur avis des structures concernées à savoir, dans le cas présent, les Directions de l'éducation. Une source proche de l'Académie nous a confié, quant à elle, que la date de fermeture n'est pas fortuite et reste liée à la celle des examens. Les élèves issus de ces établissements auront, ainsi, le temps d'intégrer les écoles publiques sans difficulté. “Pas moins de 75 écoles ont été agréées et poursuivent actuellement leur enseignement dans la plus stricte conformité. Une vingtaine d'autres dossiers sont en instance pour un complément”, dira-t-il en indiquant que le nombre des écoles “hors la loi” a atteint une quarantaine, dont 50% à Alger. “Il n'y a pas de raison pour que ces établissements continuent à ignorer la loi”, ne cessera-t-il de marteler, rappelant à l'occasion que le département de Benbouzid avait donné tout le temps nécessaire aux chefs d'établissement pour réviser leur copie et prendre un nouveau départ. La question, qui a longtemps mijoté au niveau du département de Benbouzid et à laquelle ont été associés les chefs d'établissement concernés a fini par être définitivement tranchée par le président de la République qui a décidé que “hormis l'enseignement des langues étrangères, l'enseignement dans les établissements privés d'éducation et d'enseignement est assuré obligatoirement en langue arabe dans toutes ses disciplines et à tous les niveaux d'enseignement”. C'est ce qui a été, d'ailleurs, consigné dans l'article 8 de l'ordonnance n°5-07 du 23 août 2005 qui fixe les règles générales régissant l'enseignement dans les établissements privés d'éducation et d'enseignement. Celle-ci, de plus en plus sévère de l'avis des chefs d'établissement privé, est venue conforter le décret exécutif et le cahier des charges émanant du ministère de l'éducation relatifs aux conditions de création, d'ouverture et contrôle des écoles privées qui ne peuvent connaître d'existence sans l'aval préalable du département de Benbouzid. Et afin de s'assurer du respect de ces dispositions, des contrôles pédagogique et administratif sont effectués par le personnel d'inspection au sein de ces établissements qui doivent aussi déclarer annuellement les sources et les montants financiers, et ce, dès leur création, y compris les dons et les legs. Ainsi, le sort de ces écoles est définitivement scellé après avoir, plusieurs années durant, fonctionné selon une autonomie totale par rapport à l'autorité de la tutelle, mais surtout en fonctionnant différemment du modèle public. Autrement dit, dispenser les matières scientifiques et les mathématiques en langue française avec pour argument, qui tient la route d'ailleurs, que cela faciliterait la poursuite des études universitaires ou encore donner la possibilité à ceux qui veulent continuer leur cursus à l'étranger de le faire à travers une base acquise dans la langue de Voltaire. Une option, qui a constitué, tout le long des pourparlers entre les chefs de ces établissements et le département de Benbouzid, la pomme de discorde à tel point que ce ne sont pas moins de 30 articles qui font obligation à l'enseignement privé de s'aligner sur celui du secteur public. Nabila Saïdoun