Ce fut une modeste cérémonie pour un important anniversaire. Le RCD a fêté, avant-hier, sa quatorzième année d'existence. Pour cette occasion, les responsables du parti n'ont pas souhaité faire dans les grands apparats. Petits fours et grands invités. Des invités de marque sont venus partager un moment privilégié dans le parcours du parti. Dans une courte allocution, le président du RCD se veut tranchant, direct et offensif. “On ne peut être partie prenante dans la résistance et le sacrifice et être absent dans la décision politique. Les forces républicaines qui ont sauvé l'Algérie sont dignes de gérer les affaires du pays”, a affirmé Saïd Sadi. Mais cela demeure tributaire de l'union de toutes les forces patriotiques et républicaines, précise-t-il. La désunion risque de faire sombrer le pays à nouveau. Cet anniversaire a été une occasion pour revenir sur le parcours du parti mais également pour évoquer les perspectives futures. Saïd Sadi a pointé du doigt l'urgence du moment : le combat républicain doit être partagé par tous ceux qui se réclament de cette mouvance. Il en va de la démocratisation des institutions. Même si Sadi affirme que le mode, le cadre et les procédures pour y parvenir restent à discuter entre les acteurs du pôle républicain, il souhaite que la Convention nationale du RCD, tenue le 31 octobre 2002, à Tipasa, soit la rampe de lancement du débat sur une éventuelle stratégie du courant démocratique. Mais il est convaincu que le sacrifice des Algériens débouchera inévitablement sur la démocratisation des institutions. “2003 sera l'année de l'Algérie mais au sens où ne l'entend pas Bouteflika”, assène le président du RCD, avant d'ajouter que le pays est prêt pour ce processus pour peu que la décantation soit matérialisée politiquement. Sadi considère qu'il faut que les courants politiques soient clairement identifiés pour que les Algériens puissent choisir librement, laissant entendre qu'il s'agit là d'un préalable pour clarifier les règles du jeu. “Et que chacun s'assume”, lance-t-il. Concernant la prochaine élection présidentielle, le président du RCD considère qu'on ne peut pas garantir la régularité d'une élection dans un climat “délétère”, marqué par la crise en Kabylie et le marasme social. Que les médias publics soient au service exclusif de Bouteflika ne fait qu'ajouter à la gravité de la situation. “Il faudra d'abord fixer les règles du jeu”, affirme-t-il. Comment ? La Constitution devrait être amendée de sorte à “protéger le socle républicain” et non pas pour donner plus de prérogatives à un Président qui en a déjà trop. Moment fort de cette cérémonie : la remise des prix à deux militants, un étudiant de Constantine, et un militant de Souk El-Tenine, délégué des archs et ancien détenu de ce mouvement, choisis pour leur dévouement au parti. “Le moment est venu de dire que la politique n'est pas uniquement faite par des gens retors et pervers mais qu'il y a également des gens honnêtes et loyaux”, dira Sadi. Quatorze années de combat sont écoulées. Ce combat, celui de la justice, de l'école, de la femme, bref de la République est aujourd'hui au cœur du débat public. R. B. Les invités La salle s'est avérée trop exiguë pour contenir les invités. Il y avait surtout beaucoup de femmes et de jeunes. Le monde de la culture n'était pas en reste dans les travées de la salle des fêtes de Nadi El-Moudjahid avec la présence de personnalités telles que Saïd Hilmi, Mohamed Ifticène ou encore Boudjemaâ El-Ankis. Il y avait aussi de nombreux représentants du secteur économique, public et privé, des syndicats autonomes et de l'UGTA qui a délégué le secrétaire général de la FNTR, Abdelmadjid Azzi. Des figures historiques étaient également de la partie, comme Omar Boudaoud, ancien président de la Fédération de France, Mohamed Mechati, Amar Azzouz et Meziane Louanchi. Des figures de proue du barreau d'Alger se sont jointes à la cérémonie, à l'image de Miloud Brahimi et de Khaled Bourayou. Il y avait également les inséparables du CCDR, le commandant Azzedine, Salah Boubnider, et Abdelhak Brerhi, ainsi que Leïla Aslaoui. Il y avait aussi une pléthore de représentants du corps diplomatique : les ambassadeurs de Tunisie, de Grande-Bretagne, de Mauritanie, un adjoint de l'ambassadeur du Maroc, ce dernier s'étant excusé pour cause de la visite de Abdelaziz Belkhadem à Rabat. Les ambassades de France et d'Allemagne étaient également représentées. L'ENTV n'était pas présente alors qu'elle avait couvert les autres activités partisanes du week-end, y compris un regroupement régional du MSP. R. B.