Après plusieurs reports, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, et le président de la FAF, Hamid Hadadj, décident enfin de s'asseoir autour d'une table, aujourd'hui, au siège du MJS. L'information rapportée par Liberté dans son édition de jeudi dernier a été du reste confirmée par M. Hadadj, qui, du coup, a été obligé de reporter la réunion du Bureau fédéral pour demain. Au menu de ce premier tête-à-tête entre les deux hommes depuis l'élection de M. Hadadj à la présidence de la FAF, le 23 janvier dernier, la question lancinante de l'application par la FAF du décret 05-405, régissant les fédérations sportives et surtout la composante de la future Direction technique nationale, ainsi que la désignation du nouveau sélectionneur national.Concernant le premier point, M. Hadadj sera bien dans une position difficile dans la mesure où, sitôt investi dans sa nouvelle tâche, il aura l'épée de Damoclès suspendue sur sa tête, celle de la FIFA qui non seulement refuse toute immixtion des pouvoirs publics par le biais de la mise en conformité des statuts de la FAF avec ce décret gouvernemental, mais oblige également la FAF à revoir certains articles des statuts avant le mois de juin prochain. Le MJS, qui a déjà fait marche arrière à ce propos, au mois de décembre dernier, quand la FIFA est intervenue officiellement pour menacer le football algérien d'exclusion de toutes les compétitions internationales, est visiblement décidé à remettre la question sur la table, quitte à provoquer de nouveau le courroux de la FIFA. À ce titre, M. Hadadj, très peu prolixe à ce sujet, parviendra-t-il à convaincre M. Guidoum de la nécessité de revoir sa démarche, comme l'a fait ouvertement son prédécesseur M. Raouraoua ? Conscient des risques encourus par l'Algérie en cas d'application du décret, Hadadj n'a pas d'autres choix que de “plaider la cause de la FAF”. Le compromis est-il possible ? Oui, disent les observateurs. Mais, pour ce faire, il faudrait d'abord vider le décret 05-405 de certains articles qui fâchent, à commencer par ceux ayant trait au tiers des membres de la composante de l'assemblée générale, désigné d'avance par le MJS, et de l'interdiction faite au président sortant de la fédération de se porter de nouveau candidat. Attendons pour voir ! Second point inscrit à l'ordre du jour, la question de la Direction technique nationale et du futur entraîneur national. À ce propos, M. Hadadj arrive ce matin au siège du ministère avec des propositions concrètes. Deux noms sont inscrits sur son calepin : Rabah Mancer, ex-cadre supérieur au MJS, aujourd'hui à la retraite, qui a déjà assuré l'intérim à la FAF en tant que directeur technique national, et Henri Stambouli, le technicien français, que nous avons déjà eu à présenter dans ces mêmes colonnes. Là aussi, il existe des divergences entre les deux parties. C'est un secret de Polichinelle, le nom de Mancer n'est pas en odeur de sainteté au MJS. Cet ex-entraîneur du club de Ben Aknoun, au CV bien maigre, était naguère employé au MJS mais à l'arrivée de Guidoum, il a été mis à la retraite forcée pour des raisons que seul… Guidoum connaît. Autrement dit, entre Guidoum et Mancer, ce n'est guère cordial. Du coup, des indiscrétions font état d'un probable veto du MJS sur la proposition de Hadadj. Il faut savoir, en effet, que le poste de DTN, tout comme celui de secrétaire général, est soumis statutairement à l'aval de la tutelle. Pour ce qui est de Henri Stambouli, la FAF voulant l'engager, a besoin d'une aide financière pour son recrutement (le salaire de Stambouli se négocie autour de 15 000 euros/mois). Bien plus, Hadadj, fidèle à sa politique basée sur ce qu'il appelle “les démarches et objectifs consensuels”, cherche une sorte de soutien concernant le choix du prochain entraîneur national, histoire de ne pas assumer seul les résultats futurs. Or, là aussi, l'option de M. Guidoum n'est pas la même. Le ministre préférerait l'option du coach national. Né à Oran en 1961, Stambouli, ancien gardien de but de l'AS Monaco et de l'O Marseille, avait été sollicité vers la fin des années 1980 pour rejoindre (en tant que joueur bien sûr) la sélection algérienne, mais il avait décliné l'offre. S. B.