Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, ne suspendra pas la Fédération algérienne de football (FAF) au terme du délai (17 octobre) qui lui a été accordé pour procéder à la mise en conformité de ses statuts avec le décret 04-405. Malgré cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête, la FAF a campé sur ses positions, c'est-à-dire continuer à fonctionner avec ses anciens statuts et éviter sa suspension par la FIFA. A l'approche de la date fatidique et constatant que la FAF ne donnait aucun signe de réponse favorable à sa recommandation, accompagnée d'une ferme résolution de la mettre hors-jeu, la tutelle s'est résolue, finalement, à empreinter la voie qui sied le mieux à ce type de situation, c'est-à-dire se mettre autour de la table et discuter. Hier, le ministre de la Jeunesse et des Sports, entouré de responsables au niveau de la tutelle, et le président de la Fédération algérienne de football, accompagné de deux collaborateurs, se sont réunis au siège du MJS. L'objet de la rencontre portait sur la situation du football et la situation créée par la promulgation du décret. Les deux parties avaient convenu de rédiger un communiqué à la fin du conclave. Ce qui a été fait quelques instants après la fin de la réunion. Le document s'est contenté d'annoncer la rencontre entre les deux parties, de faire savoir qu'elles se sont entendues pour un autre rendez-vous et qu'elles ont convenu d'œuvrer au redressement de la discipline. Par rapport aux déclarations fracassantes du ministre qui soulignait à chaque occasion que les fédérations qui ne tiendraient pas d'assemblée générale de mise en conformité, c'est le cas de la FAF, avant le 17 octobre 2006, seraient automatiquement suspendues, c'est en quelque sorte la montagne qui accouche d'une souris. Le 18 octobre, la FAF poursuivra sa mission. C'est une avancée dans ce conflit inutile et aux contours teintés de calculs qui n'auguraient rien de bon pour le football et pour l'Algérie. Le début de la réunion MJS-FAF a été marqué par une forte tension. De part et d'autre, chacun a défendu son point de vue avec force et conviction. A un moment, elle partait dans tous les sens. La tutelle voulait que le président de la FAF s'engage, sur PV, à procéder à la mise en conformité des statuts avec le décret 04-405. Chose qu'a refuté l'intéressé, arguant qu'il ne se détournera pas de ses options, laissant l'initiative au ministre de choisir l'option qu'il voudra. Confronté à la position intransigeante de Hamid Haddadj sur la question de la mise en conformité des statuts, la tutelle n'avait d'autre choix que celui d'assumer ses responsabilités, suspendre la FAF, ou gagner du temps. Après un vaste échange de points de vue, les deux parties se sont mises d'accord pour se retrouver dans les prochains jours. La face est sauvée. Le 17 octobre, c'est-à-dire demain, la tutelle n'évoquera point la menace de suspension de la FAF. Ce qui est bien, c'est qu'enfin, la sagesse a prévalu sur les considérations qui allaient entraîner le football dans une impasse. La FIFA, toujours à l'écoute de tout ce qui se passe au niveau de ses associations, suivait avec attention l'évolution de la situation. Samedi 14 octobre, une correspondance de la FIFA a atterri sur le bureau du président de la FAF. La missive ne laissait aucun doute sur l'issue que la FIFA réservait à la FAF si cette dernière était suspendue par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Pourquoi avoir attendu un an pour tenter de trouver des solutions qu'appelaient de tous leurs vœux ceux qui n'ont jamais cautionné la politique du bâton et de la fuite en avant. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. A présent que l'écueil du 17 octobre est contourné (il laissera des traces), le MJS et la FAF vont devoir tirer dans le même sens dans le seul intérêt du football. L'orage est passé. Place à la concertation.