La Fédération algérienne de football (FAF) a l'intention de demander des explications à l'entraîneur national, M. George Leekens, quant à ses propos jugés “durs et exagérés”, tenus dans une interview accordée au journal belge, Football Magazine, paru jeudi dernier. La FAF écarte néanmoins des sanctions éventuelles à l'encontre de Leekens, lié par contrat à la FAF, contrairement à Rabah Madjer qui fut justement évincé pour avoir tenu des propos jugés “diffamatoires”. A cet effet, il est prévu que M. Leekens s'explique, après le match face à la Belgique, prévu mercredi, pour ne pas entraver la préparation de l'EN. Pour rappel, M. Leekens a déclaré dans cette interview : “Le football algérien souffre d'une mauvaise organisation qui est d'ailleurs inexistante. Les moyens font défaut. Pas de fax, pas de téléphone, ni même de bureaux suffisants (…). Les joueurs s'entraînent dans des conditions lamentables en raison de l'état piteux des terrains (...). Les pros ne veulent pas venir en raison du problème des assurances des primes et des billets d'avion non remboursés (...). L'improvisation s'est érigée en Algérie en mode d'organisation...” Leekens a même avoué : “Quelques jours après ma prise de fonction, je me suis rendu compte que la tâche est beaucoup plus difficile que je ne l'imaginais.” Il faut avouer que ce qu'a déclaré Leekens n'est pas nouveau pour les Algériens. C'est un constat déjà fait par l'ex-coach de l'EN, Rabah Madjer, par Mahieddine Khalef et même par Pigulea, le technicien bulgare. Tout le monde sait que le football algérien souffre d'une désorganisation totale et ce, en dépit des efforts de l'actuelle direction de la FAF. C'est une réalité qu'il faut admettre. Il importe de la changer avec la contribution de tout le monde, y compris M. Leekens et son “collègue” Powells. Cependant, là où les “confessions intimes” de Leekens prêtent à discussion, c'est quand il les étale sur les journaux étrangers alors que, lors de ses différentes conférences de presse tenues en Algérie, il se limitait à dire qu'il a tout le soutien de la FAF. En effet, Leekens est libre de dire ce qu'il veut, surtout lorsqu'il s'agit de vérités que nous partageons parfaitement. Mais, en fait, pourquoi justement ne l'avoir pas “confié” au moment où des questions à ce sujet lui ont été posées par des journalistes algériens. C'est là un reproche que nous faisons humblement à M. Leekens. Il n'y a pas non plus de Zidane en Belgique Commentant le niveau des footballeurs algériens, Leekens a souligné dans l'interview accordé au journal belge qu'“il n'y a pas de Zidane en Algérie”, faisant allusion au fait que les talents sont rares dans notre pays. Cela aussi, les Algériens le savent... depuis précisément l'épopée des Belloumi et consorts même si des jeunes sont actuellement en train de faire leurs preuves, au milieu d'une cacophonie générale. Les Algériens savent parfaitement aussi qu'il n'y a pas non plus de Zidane en Belgique, tout comme ils savent surtout que l'Algérie n'a pas trouvé jusqu'ici son Aimet Jacquet qui puisse la propulser dans la cour des grands. S. B.