Un violent incendie a ravagé hier le bazar de friperie jouxtant le marché couvert de Réghaïa dans la wilaya d'Alger. Selon des témoins oculaires, le sinistre dont les causes ne sont pas encore déterminées s'est déclaré à 1h du matin et s'est rapidement propagé à toutes les boutiques de friperie et autres commerces situés à l'entrée du marché couvert. Plus de 48 boutiques ont été entièrement brûlées. Les éléments de la protection civile se sont dépêchés sur les lieux et ont mis plusieurs heures pour éteindre le gigantesque incendie qui allait s'étendre sur le reste de cette place commerciale. Les commerçants et des membres de leurs familles se sont joints aux équipes de la protection civile pour les aider dans leur tâche et en même temps tenter de sauver leurs marchandises. Mais les feux avaient déjà tout consumé et rien n'a été épargné. Deux blessés légers sont à déplorer parmi les commerçants. Tous les accès menant vers la ville de Réghaïa ont été fermés à la circulation durant plusieurs heures ; la vie n'a repris son cours normal que quelques heures après, cependant une fumée épaisse continue de se dégager des décombres calcinés du bazar. Les commerçants, notamment des jeunes qui ont vu toutes leurs économies parties en fumée en l'espace de quelques heures, se sont regroupés devant la salle de cinéma. “Le marché a été incendié délibérément par des parties occultes ayant un intérêt dans la disparition de ces boutiques”, lance un commerçant qui a perdu une marchandise estimée, selon lui, à 200 millions de centimes. Un autre parle de “deux individus qui se trouvaient en état d'ébriété à l'intérieur du marché et qui auraient agi pour le compte d'autres personnes en aspergeant les boutiques d'essence avant d'y mettre le feu”. Des commerçants nous exhibent les reçus de paiement de leurs places. “Regardez, nous payons 9 000 da par mois et on nous donne ce ticket où il n'y a même pas de cachet rond du locataire”. Les jeunes visiblement en colère s'en prennent aux autorités qui “ont laissé, l'anarchie s'installer dans les lieux”, précisent-ils. La tension a baissé d'un cran lorsque le président de l'APC, qui s'adressait aux commerçants sinistrés est pris brusquement d'un malaise. Il sera tout de suite retenu et réconforté par quelques jeunes commerçants qui lui demandent de plaider leur cause auprès du wali délégué de Rouiba. Une délégation a été finalement désignée et s'est entretenue au siège de l'APC avec le wali délégué, le chef de daïra et le maire. Les commerçants exigent cependant une enquête approfondie pour déterminer les circonstances du sinistre. Hier, la police a dépêché plusieurs équipes sur les lieux pour enquêter sur cet incendie qui a mis des centaines de familles au chômage et provoqué, selon les premières estimations, plus de six milliards de centimes de dégâts. M. T.