Le SG du FLN a affimé hier, que la révision de la Constitution aura lieu “impérativement, tôt ou tard”. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général (SG) du FLN, n'a pas été avare hier en déclarations lors de son passage au forum de l'ENTV. Il s'est, en effet, exprimé sur toutes les questions de l'actualité nationale, à commencer par l'ordonnance présidentielle portant mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation. “J'ai étudié l'expérience du chili, du Maroc et de l'Afrique du Sud sur la réconciliation nationale, mais l'expérience de l'Algérie en la matière est différente car le peuple l'a plébiscitée par référendum. Cette expérience requiert un soin particulier, loin de toute précipitation et de toute colère”, a-t-il noté à ce propos. À ses yeux, les textes de la charte “ne peuvent pas décréter la réconciliation ; ils sont seulement à même d'aider à sa réalisation”. “Cette réalisation sera le fruit de comportements et d'attitudes où toute la société devrait s'investir”, affirme-t-il avant d'avertir qu'il “faut éviter les comportements à même de nous faire tomber dans des situations dramatiques auxquelles personne ne pourra remédier !” Dans ce cadre, il indiquera que le président de la république “peut prendre d'autres dispositions dans le cadre de la charte, allant au-delà de ce qui se trouve dans les textes actuels, à tout moment s'ils sont indispensables pour réaliser la réconciliation nationale”, arguant que “le peuple lui a donné cette possibilité le 29 septembre dernier”. “Benhadj n'a plus le droit de faire de la politique” Interrogé à ce propos sur les récentes déclarations de l'ex-numéro deux du FIS, Ali Benhadj, selon lesquelles “il faut une vérité sur tout ce qui s'est passé”, Belkhadem expliquera que “chacun est responsable de ses déclarations, mais la loi est claire en ce qui concerne les déclarations politiques”. Il précisera dans ce cadre que “toute activité politique est conditionnée par une autorisation du ministère de l'intérieur”. La charte interdit-elle à Ali Benhadj de faire de la politique ? “Le texte de la charte est clair ; bien sûr qu'il lui est interdit de faire de la politique”, précise-t-il. Sollicité également sur la volonté de l'ex-“émir” de l'armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag, de se présenter sur les listes du FLN lors des prochaines élections de 2007, le représentant personnel du président a été clair, net et précis : “Madani Mezrag n'a pas de carte de militant du FLN. Pour les listes des candidats aux élections, je vous le dis et je vous le redis, nous avons le plein et même un trop-plein de militants au FLN pour confectionner nos listes électorales.” Questionné en même temps sur le fait que Mezrag épouse le programme du parti, Belkhadem répondra là encore que “s'il voit dans le programme du FLN un bon programme, tant mieux, cela veut dire que notre programme est rassembleur”. L'augmentation des salaires a été également au centre des interrogations des journalistes. Expliquant à ce propos que “les déclarations du président de la république ne contredisent pas celles du FLN”, Belkhadem notera que “l'augmentation des salaires est légitime, et si elle ne l'était pas, elle n'aurait pas été renvoyée à la tripartite !” “Nous souhaitons au FLN que la tripartite se tienne le plus vite possible pour permettre une augmentation des salaires dans plusieurs secteurs, et plus particulièrement dans la fonction publique”, dit-il. Il expliquera à ce propos que “la détérioration du pouvoir d'achat, surtout chez les travailleurs de l'administration peut être à l'origine de contestations et d'instabilité et mettre à mal la paix sociale”. “L'augmentation des salaires aide à l'accroissement de la demande, dans la production ainsi que dans la consommation. Il se pourrait que l'augmentation des salaires soit un facteur de croissance économique”, estime-t-il. Revenant sur la conception du FLN sur cette question, il insistera sur le fait qu'il faut séparer “la fonction publique, où le statut est dépassé, du secteur économique où il y a négociation entre l'employé et l'employeur”. Evoquant les élections de 2007, le ministre indiquera que le “FLN s'y prépare activement”. Interrogé si la présence d'un chef du gouvernement partisan pourrait compromettre une telle élection, le ministre d'Etat indiquera que “si nous voulons que les élections soient le reflet de la volonté populaire, il faut qu'elles soient honnêtes et loin de toute pression de l'administration ou d'ailleurs !” Il relèvera néanmoins qu'“il faut qu'on fasse le distinguo entre celui qui dirige le gouvernement en tant que personne et les résultats des urnes !” “On ne fait pas le lien entre la couleur politique du responsable et les résultats des élections”, ajoute-t-il. Il fera remarquer en outre que “nous prenons garde de l'expérience de 1997, et il y a aussi ceux qui prennent garde de l'expérience de 2002”. “nous disons à tous ceux-là que le FLN avance, s'amplifie et sera la première force politique en 2007, qu'il détienne le poste de chef du gouvernement ou pas ! Tranquillisez-vous donc !” ironise-t-il. Revenant sur les onze groupes de travail installés par son parti, Belkhadem, qui a rappelé que leur but est “d'évaluer le travail du gouvernement”, a expliqué la mise en place prochaine d'autres groupes similaires. “La constitution changera tôt ou tard” S'exprimant, en outre, sur la révision de la constitution, le leader du FLN notera qu'elle “aura lieu impérativement tôt ou tard, que ce soit le mois prochain ou l'année prochaine !” Belkhadem, qui souhaite personnellement un régime présidentiel, indiquera que cette position n'engage pas le parti puisque la question n'a pas été encore débattue en son sein. La révision de la loi électorale et du code communal et de wilaya sont également des impératifs, aux yeux de l'orateur. Intervenant également sur le conflit au Darfour, Belkhadem indiquera qu'il souhaite “le rétablissement de la paix par une intervention militaire africaine et non pas européenne même sous l'égide de l'ONU”. La dernière ordonnance réglementant l'exercice du culte en dehors de l'Islam a également suscité un commentaire auprès du ministre. “Il s'agit de la meilleure manière pour le contrôle de l'excercice de ces cultes”, dit-il. “Les gens qui veulent exercer d'autres religions à l'image du judaïsme ou du christianisme peuvent le faire, mais dans la clarté car il est interdit d'exercer les cultes dans la clandestinité”, dit-il. Sur un tout autre registre, et indiquant la volonté du FLN de reprendre langue avec des partis étrangers, l'intervenant a encore soutenu la volonté de sa formation d'adhérer à l'internationale socialiste : “nous avons des adversaires au sein de cette organisation comme le parti israélien, mais nous souhaitons que les nôtres ne vont pas s'allier contre nous”, dit-il. Au plan organique, Belkhadem indiquera que “le FLN va bien et qu'il n'y a pas d'affrontements en son sein, mais seulement dans les points de vue”. NADIA MELLAL