Le secrétaire général du FLN et chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, n'apprécie guère le terme « échec » et réfute totalement le mot « défaite ». Il a, dans une conférence de presse animée hier au siège de son parti à l'issue des résultats du scrutin du 17 mai, affiché sa satisfaction des résultats obtenus par sa formation. « Nous sommes très satisfaits de rester la première force politique. Le FLN revient de très loin, il a connu une crise aiguë. Il fallait, à cet effet, ressouder et mobiliser les troupes avant de penser à mettre en place une stratégie pour sauvegarder la première place. Ce n'était donc pas facile mais nous avons réussi », dira-t-il en saluant au passage les cadres du parti qui ont su surmonter les divergences. Pour l'orateur, le FLN n'a nullement échoué dans sa mission de mobilisation et les résultats obtenus ne sont pas négatifs. « Le FLN est sorti gagnant de cette élection », n'a cessé de marteler le chef de file du FLN face à l'insistance des journalistes qui n'arrivaient pas à comprendre en quoi le FLN avait gagné. Pour mettre fin à toutes les interrogations portant sur la régression du FLN, M. Belkhadem tranchera en avançant que le FLN a établi qu'il gagnerait une moyenne de 140 sièges. « Nous en avons eu 136. Nous n'étions pas loin du compte. A mon sens, s'il faut établir une comparaison par rapport aux élections législatives de 2002, il faut prendre en considération l'ensemble des paramètres, notamment le taux de participation... », s'est-il défendu, arguant que depuis l'indépendance les élections législatives n'ont pas mobilisé un grand nombre de votants. L'autre argument avancé par le patron du FLN pour expliquer la désaffection pour les élections législatives est l'indifférence des citoyens qui sentent que les députés ne s'occupent pas de leurs doléances d'où leur abstention. Sur un autre chapitre, M. Belkhadem a nié avoir déclaré, par le passé, qu'il démissionnerai de son poste de secrétaire général si le parti n'obtenait pas la majorité. « Je ne démissionne pas du FLN pour la simple raison que ce parti est toujours la première force politique. Lors d'une de mes sorties, j'ai effectivement annoncé que je quitterai le poste de SG si le FLN ne serait pas le premier, ce n'est pas le cas aujourd'hui », a confirmé M. Belkhadem qui est pour l'élargissement du gouvernement à d'autres formations politiques. M. Belkhadem fera du projet de révision de la Constitution et de la révision de la loi électorale sa première priorité. Ces deux dossiers, selon le chef du gouvernement, seront à l'ordre du jour des travaux de l'APN au plus tard lors de l'ouverture de la deuxième session parlementaire. Il ressort des propos de M. Belkhadem, qui rejoint dans ce sens M. Zerhouni, qu'il faut impérativement réformer le système politique, à commencer par l'annulation de la loi relative à la proportionnelle. Le patron du FLN a apparemment compris que l'émiettement favorise l'abstention... Par ailleurs, M. Belkhadem est revenu longuement sur les irrégularités constatées dans certains bureaux, et dans ce sillage il ne voit pas l'utilité de l'installation d'une commission indépendante pour la surveillance des élections. De son avis, le Conseil constitutionnel est la seule instance habilitée à trancher sur l'existence ou pas de cas de dépassement. « A supposer qu'il y ait des informations fondées sur l'existence de dépassements, les partis politiques doivent présenter des recours au Conseil constitutionnel, qui est libre et souverain de les accepter ou de les refuser. Nous n'avons pas besoin d'une autre commission car il est du devoir des partis de désigner des observateurs pour la surveillance et le contrôle des urnes », a souligné M. Belkhadem en précisant que son parti a enregistré certains dépassements dans des centres de vote, indiquant que des recours seront présentés au Conseil constitutionnel. Saisissant cette opportunité le conférencier a soutenu que le rapport élaboré par la commission présidée par M. Bouchaïr a été contesté par le FLN.