Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a évité, hier au Forum de la Télévision algérienne, les questions qui fâchent. Interrogé, à deux reprises, sur les déclarations des détenus libérés suite à la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, particulièrement celles de Ali Benhadj, numéro deux de l'ex-FIS, M. Belkhadem a trouvé une parade pour esquiver la question. « Chacun est responsable de ses déclarations. Mais l'activité politique est codifiée et se fait au sein de partis agréés par le ministère de l'Intérieur », dit-il. A cette réponse, une autre question claire : en vertu des dispositions de la charte, Benhadj peut-il activer sur le plan politique ? M.Belkhadem ne répond pas, disant ne pas vouloir « insulter l'intelligence » du journaliste qui l'a posée. Dans le même sillage, et par rapport aux propos de Madani Mezrag, chef de l'ex-AIS, qui a déclaré à une chaîne de télévision étrangère qu'il envisage de se présenter aux prochaines élections législatives sous la bannière du FLN, M. Belkhadem indique que « Mezrag n'a pas la carte de militant du FLN » . »Nous avons suffisamment de militants pour confectionner nos listes électorales. » Il se réjouit cependant du fait que Mezrag défend le même programme que celui du FLN. « Je suis ravi que le FLN dispose d'un programme rassembleur et porteur d'espoir. » Pour lui et compte tenu de la réconciliation nationale, « il faut réapprendre à travailler ensemble et accepter les différences et les divergences d'idées ». Mais travailler avec qui ? Les islamistes ? Les dirigeants de l'ex-FIS ou sa base militante ? Pas de réponse. Le chef en second du FLN parle des prochaines élections législatives comme si c'est déjà acquis. Selon lui, l'ex-parti unique restera « la première force politique », même s'il n'est pas l'organisateur de ces prochaines échéances électorales. M. Belkhadem dit avoir réussi à comptabiliser au sein du parti « 350 000 militants adhérents ». Il estime qu'avec un tel nombre de militants, la majorité lui reviendrait presque de fait. Revenant sur « l'inéluctable » révision constitutionnelle qui se fera, d'après lui, « tôt ou tard » à même de définir clairement le régime politique du pays, le SG du FLN a réaffirmé son penchant « personnel » vers « un système présidentiel ».