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“Meilleur site du monde pour l'observation de l'espace”
L'astrophysicien Karim Agabi nous parle de l'antarctique
Publié dans Liberté le 23 - 03 - 2006

Karim Agabi est chercheur au Laboratoire universitaire d'astrophysique de Nice. En 2005, il a fait partie d'une équipe d'hivernants européens à la station franco-italienne Concordia, située dans la zone centrale de l'Antarctique. Une expérience riche en travaux scientifiques, mais glaciale. Il nous en livre un bout.
Liberté : Vous avez été un des hivernants de la station Concordia, parlez-nous un peu de ce programme…
Karim Agabi : J'ai fait partie d'une équipe qui a passé pour la première fois un hivernage à la station franco-italienne Concordia en Antarctique. C'est une base multidisciplinaire, installée pour plusieurs types de sciences. Personnellement, j'ai été sélectionné dans ma spécialité, l'astronomie physique. Nous sommes restés treize mois, ce qui nous a permis d'effectuer plusieurs recherches dans cette station, qui accueillait pour la première fois une équipe pour une aussi longue durée. Mis à part le fait que j'avais un programme en astronomie, j'ai été aussi cobaye pour des recherches pour d'autres sciences telles que la psychologie dans un milieu fermé, comment vivre dans une navette spatiale quand on est envoyé vers une autre planète… Il y avait plusieurs programmes en relation avec le travail de l'Agence spatiale européenne. La construction de la base a commencé il y a environ dix ans, c'est la première fois qu'elle est opérationnelle à 100%, pour accueillir des gens pendant la nuit polaire. C'est-à-dire la nuit où la température chute jusqu'à moins 80 degrés. Nous étions treize hivernants. J'ai passé 13 mois, il y a des gens qui ont passé plus et d'autres moins.
Pouvez-vous nous parler du travail que vous avez effectué pendant ces treize mois ?
L'expérience que nous avons vécue se compose de plusieurs volets dont le programme d'astronomie que j'ai mené et qui consiste en une étude de la qualité de l'atmosphère pour une installation future du plus grand télescope du monde. Ces recherches sont venues compléter les travaux que nous menions à l'Université de Nice. Car nous avions déjà sélectionné ce site, comme étant le meilleur du monde pour l'observation de l'espace, mais nous n'avions pas de certitudes par rapport à la qualité de l'atmosphère durant la nuit polaire. Il fallait s'assurer s'il y avait des nuages ou pas pendant cette période…
Donc, c'était là le but de ma recherche. Montrer à toute la communauté internationale qu'actuellement nous possédons un seul site qui présente la meilleure qualité atmosphérique sur terre. Ce programme en question va nous donner beaucoup d'ouvertures, notamment une nouvelle fenêtre d'observation de l'espace à partir du sol. Cela nous permettra d'économiser énormément d'argent.
Une autre manière pour observer l'espace...
Tout à fait. Parce qu'un télescope du type Hubble Space Télescope coûte dix fois plus cher que n'importe quel télescope installé au sol. En plus du fait que sur cette partie de la terre, on possède une nuit de trois mois. Mais la chose la plus importante c'est surtout la possibilité de procéder à la mise à jour des technologies utilisées. Car nous pouvons apporter ces mises à jour sur place, chose qui n'est pas possible dans l'espace. Il faut savoir que quand on décide d'un projet spatial et qu'il est envoyé dans l'espace, la technologie est déjà vieille de dix ans. Et c'est là où réside l'importance de ce programme.
Durant mon séjour, l'attention de la communauté internationale était braquée vers ce site-là. Je recevais beaucoup de demandes sur les travaux que je faisais et les résultas que j'obtenais en temps réel. Au milieu de notre séjour, nous avons publié — l'équipe de Nice — les résultats de nos recherches, mais cette fois avec des certitudes et des valeurs.
Qu'en est-il pour le volet psychologique ?
L'autre volet c'était l'étude du comportement du groupe qui vit sur une superficie de 1 500 m2 pendant 13 mois. Une chose très intéressante, car au bout d'un certain temps, on se retrouve soi-même. On ne peut pas se cacher et c'est à ce moment-là que les conflits apparaissent. À ce moment, on donne à chaque chose sa vraie valeur, on essaye aussi de ne pas rentrer dans l'amplification des problèmes. On apprend la compréhension, l'écoute et la formulation pour ne pas s'engager dans les débats. Il arrive un moment où nous nous limitons à la stricte communication.
Comment avez-vous tenu 13 mois avec une températures de moins 70° C ?
C'était un choc terrible. Même si j'ai vécu dans cette station, il y a quelques années, où il faisait moins 30 degrés, plus chaud, très chaud même. Car en ce temps-là, l'air était sec et il n'y avait pas de vent, cette température (-30°) est l'équivalent de zéro degré. Mais dès qu'il y a un peu de vent, on commence à sentir les premières séquelles sur le visage. Si on oublie de couvrir un centimètre de sa peau, on se retrouve avec une brûlure comme celle causée par le feu.
Entretien réalisé par W. L.


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