Plus d'une trentaine de terroristes, dont l'âge varie entre 16 et 30 ans, ont pris le maquis depuis septembre 2005. La plupart d'entre eux ont des parents déjà en activité terroriste comme le jeune assassin du maire de Benchoud. L'attentat qui a coûté la vie au maire de Benchoud et les multiples actes terroristes commis ces derniers mois dans la wilaya de Boumerdès témoignent au moins d'une chose : le GSPC n'est nullement intéressé par les offres de paix. Bien au contraire, il continue, malgré les coups qui lui sont assénés par les forces de sécurité, à semer la mort et la désolation parmi les populations qui commencent à s'interroger sur les raisons de ce regain de violence à un moment où le dispositif de la Charte de la réconciliation est en phase d'application. Ce sentiment était perceptible chez de nombreux citoyens venus assister, avant-hier, à l'enterrement de leur maire assassiné par un gamin âgé tout juste de 16 ans. Un attentat qui ressemble à celui qui a coûté la vie à un garde communal il y a un peu plus de trois mois à Ouled Aïssa, commis dans les mêmes circonstances par un autre adolescent âgé d'à peine 17 ans, qui a rejoint le maquis. D'autres “gamins” ont été également utilisés par le GSPC pour placer des bombes sous des véhicules de personnes ciblées. C'était le cas dernièrement à Zemmouri. Les groupes du GSPC se sont toujours appuyés sur cette frange de la population désœuvrée et sans emploi pour commettre leurs attentats moyennant des sommes d'argent acquises grâce au racket et aux opérations de kidnapping devenues monnaie courante ces derniers mois, dans la région de Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira. Ces jeunes, qui constituent les réseaux de soutien du GSPC, balancent le plus souvent dans l'action armée en perpétrant des attentats avant d'aller renforcer les rangs du GSPC. On compte plus d'une trentaine de terroristes dont l'âge varie entre 16 et 30 ans ayant pris le maquis depuis septembre 2005. La plupart d'entre eux ont, à des degrés divers, des liens de parenté avec des terroristes en activité comme c'est le cas du jeune assassin du maire de Benchoud, dont un frère avait rejoint le maquis tout récemment, ou l'exemple des terroristes de Zemmouri dont le nombre avoisine maintenant la trentaine grâce justement à ces affinités familiales. Ce qui rend la tâche difficile aux services de sécurité pour démanteler ces cellules familiales qui, de surcroît, connaissent la région coin par coin. Néanmoins, les forces de sécurité ne cessent de porter des coups durs aux groupes armés, notamment ces derniers jours où plusieurs terroristes ont été abattus dont un “émir” ainsi que plusieurs réseaux de soutien démantelés. Mais selon des citoyens de la région est de Boumerdès, le problème réside ailleurs. “Notre région est marginalisée, les jeunes sont sans emploi car aucun projet d'envergure n'a été injecté par l'Etat à l'est de Boumerdès”, indique un jeune de Benchoud. Un autre ajoute que la région de Dellys et les localités avoisinantes “sont boudées par les ministres qui ne daignent pas visiter la région” et s'interroge sur le devenir du projet du port de Dellys renvoyé aux calendes grecques. “Aucune infrastructure de sport digne de ce nom n'existe dans la région”, ajoute un autre citoyen. Un élu confirme les propos de ces jeunes lorsqu'il fait la remarque sur l'absence de hauts responsables, notamment du FLN, aux obsèques du maire. “Ils ne viennent même pas soutenir, du moins moralement, leurs élus, comment voulez-vous qu'ils s'intéressent aux développement de cette région ?” ajoute-t-il désappointé. M. T.