La question de l'évolution des prix du brut en termes réels sera débattue au cours de cette rencontre. L'Algérie entend exercer son leadership sur la scène énergétique africaine, à travers l'organisation sur son sol de la 10e conférence sur le négoce et le financement du pétrole et du gaz en Afrique. Alger sera ainsi du 2 au 5 avril, la capitale du pétrole et du gaz du continent. Elle est l'avant-garde en matière de libéralisation de son marché, et sur le plan de l'intégration énergétique du continent. Troisième producteur de pétrole en Afrique, premier exportateur de gaz, disposant d'un potentiel huile et surtout gazier important, d'une riche expérience dans le domaine de la commercialisation du gaz sur les marchés internationaux, et dans le financement des investissements pétroliers, elle a de quoi forcer le respect. Mais les enjeux sont tellement importants et les acquis à consolider au quotidien. Cette avancée pourrait être compromise cependant par les changements qui interviennent sur la scène énergétique mondiale. La rencontre constitue en fait une opportunité de discussions entre décideurs africains, de contacts entre compagnies africaines en vue de renforcer l'intégration énergétique africaine et le développement de partenariats, dans l'esprit du Nepad. Le plus bel exemple d'un modèle de partenariat, renforçant cette intégration, est le projet de gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie destiné à l'exportation de gaz vers l'Europe, au stade aujourd'hui de l'étude de faisabilité réalisée par la société britannique Penspen. D'autres projets dont le pipe seront évoqués. En ce sens, l'Algérie cible l'Afrique subsaharienne pour acquérir des réserves de brut à l'international. Elle a pied au Niger, en Lybie, et en Tunisie. Elle pourrait obtenir des blocs d'exploration en Mauritanie, au Mali, au Tchad, au Soudan et au Nigeria. L'esprit du Nepad, de la coopération sud-sud dont l'Algérie veut promouvoir les excellents liens politiques qu'elle entretient avec la quasi- totalité des pays africains, pourrait favoriser une présence plus forte de Sonatrach et de ses filiales dans le domaine minier africain. Elle compte y investir à moyen terme au moins 100 millions de dollars. Ce n'est qu'un début. Concernant la problématique du commerce international du pétrole et du gaz et des prix des hydrocarbures, des thèmes développés par la Cnuced et l'Opep qui participeront à cet événement, la manifestation sera également une opportunité pour débattre entre autres de l'évolution des prix du pétrole en termes réels. L'exposition, qui sera organisée parallèlement à la rencontre, permettra aux compagnies internationales telles que Shell, Statoil, Eni, BP, Repsol d'exhiber leurs technologies, mais aussi de réaliser des opérations de marketing, le marché africain étant fort demandeur d'équipements et de techniques d'exploration et d'exploration de gisements. N. Ryad