À des fins de diversification et de défense de ses intérêts, l'Algérie est en train de renforcer ses relations commerciales et de partenariat avec les pays du Sud dans le domaine de l'énergie. Depuis l'investiture du chef de l'Etat, l'Algérie manifeste une présence plus accrue sur la scène internationale. Pour diversifier son commerce extérieur, défendre mieux ses intérêts à travers son intégration à un espace économique beaucoup plus large, elle joue “à plein” la carte de la coopération sud-Sud. Ses efforts ont été récompensés, puisque la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement Cnuced a choisi Alger pour abriter sa 10e Conférence sur le négoce et le financement des hydrocarbures en Afrique. Dans son allocution d'ouverture de la rencontre, le chef de l'Etat a souligné, à cet égard, le rôle majeur que joue l'Algérie dans l'intégration économique de l'Afrique, à travers le secteur énergétique, un vecteur important de développement ou de croissance des pays en développement. Le chef de l'Etat a d'abord estimé que les mesures de coopération mutuelle restent en deçà des souhaits (des pays africains) et de ses complémentarités, que ce soit dans les échanges intra-africains ou dans la coopération Sud-Sud. Il a ensuite situé l'importance de l'énergie dans le développement. “L'énergie est un secteur important en soi, parce qu'elle se situe au cœur même de tout processus de développement. Ce secteur est aussi important par ses capacités d'intégration comme l'histoire économique des pays développés le prouve, car il est potentiellement fédérateur et porteur de relations économiques denses et permanentes entre nos pays.” La question de l'accès plus large des populations africaines à l'énergie. “Si notre continent, a-t-il ajouté, connaît aujourd'hui la plus forte croissance de la production pétrolière avec l'apparition de nouveaux pays producteurs africains, il enregistre en même temps l'un des taux de consommation d'énergie commerciale par tête d'habitant les plus faibles au monde”, d'où la création de la Commission africaine de l'énergie dont le siège est implanté à Alger pour faire du développement énergétique un vecteur puissant de développement et d'intégration sur le continent. Par ailleurs, le chef de l'Etat a exposé les actions de renforcement de la coopération pétrolière de l'Algérie avec les pays du Sud et la détermination du pays à pousser l'intégration énergétique africaine. Ses relations commerciales sur le plan énergétique se sont développées avec les pays du Sud. “La part de nos exportations d'hydrocarbures vers les pays émergents, a-t-il poursuivi, s'est développée de manière appréciable au cours des cinq dernières années, particulièrement sur le continent africain”. Avec un volume de près de 15 millions de tonnes d'équivalent pétrole (TEP), nos exportations, qui se développent d'année en année vers les pays en voie de développement, ont représenté, en 2004, plus de 14% de nos ventes cumulées à destination de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique latine. Cette proportion est appelée encore à croître. Le chef de l'Etat a présenté in fine quatre propositions allant dans le sens du codéveloppement : le développement de l'amont pétrolier ainsi que l'édification de projets électriques et gaziers… en partenariat entre pays africains, la lutte contre les risques majeurs de pollution marine, la sécurité de l'eau assurée grâce à l'énergie, la formation et la qualification des ressources humaines. Quant à M. Konaré, le commissaire africain à l'énergie, il a indiqué que l'Afrique produit 9,28 millions de barils/jour de pétrole soit environ 11% de la production mondiale, contre 9% en 1989. Il y a un intérêt de la Chine et des Etats-Unis pour le domaine minier africain, a-t-il observé. Il a posé le problème de la facture pétrolière qui est de plus en plus salée pour les pays africains dépourvus de ressources pétrolières. Un fonds spécial a été créé pour aider ces pays. Mais la solution véritable réside, selon lui, dans le développement dans ces pays de sources d'énergie alternatives. Le SG de la Cnuced, lui, a également souligné que le pétrole et le gaz peuvent servir le développement et lutter contre la pauvreté. N. Ryad