Une semaine après la bagarre générale entre les joueurs du CRB et du PAC au stade du 20-Août-55, la violence dans les stades de football a refait surface ce week-end. Les deux stades de Bordj Bou-Arréridj et de Blida ont été le théâtre d'incidents graves qui n'augurent rien de bon pour cette fin de saison footballistique. En effet, au cours du match de Coupe d'Algérie USM Alger-USM Annaba, la partie a été interrompue pendant au moins une dizaine de minutes en raison d'une mêlée générale. L'on jouait des lors la 96' ; l'USMA ouvre le score par l'entremise de Ammour. Les joueurs de l'USM Annaba, croyant à une position de hors-jeu de Ammour, se ruent sur le juge de touche. Ce dernier est carrément pris à partie par les joueurs et le staff de l'équipe annabie. L'arbitre central Mehidi intervient pour protéger son collègue, mais il est bousculé à son tour. C'est la confusion générale. Une minute plus tard, Mehidi discute avec son juge de touche et décident ensemble de valider le but de l'USMA. Les membres de l'USM Annaba reviennent à la charge pour traiter de tous les noms Mehidi. L'arbitre exhibe son carton jaune pour sanctionner l'un des joueurs annabis, visiblement le plus virulent, mais il se verra arracher de la main le carton. D'autres joueurs le menacent carrément de la main. Mehidi n'est plus maître sur le terrain. C'est la pagaille. De l'autre côté sur la main courante, le gardien de l'USM Annaba arrive à toute vitesse et tente d'assener un coup de poing au juge de touche. Ce dernier parvient à s'échapper, mais son bourreau le rattrape pour l'arroser de crachats. Tout cela au su et au vu de tout le monde. Benabdelkader, dans un état second, se déchaîne et n'était l'intervention des autres joueurs, il aurait sans doute commis l'irréparable. Le service d'ordre est dépassé. Pris de panique, Mehidi se retranche dans un coin avec ses collègues. Les membres des staffs techniques des deux camps tentent de calmer les esprits. Peu à peu le calme revient. Mehidi, ne sachant plus à quel saint se vouer, décide de ne donner qu'un carton jaune au gardien Benabdelkader, alors que la loi est claire là dessus, le crachat est considéré comme un acte de violence puni par une expulsion directe. Mehidi a-t-il voulu éviter d'envenimer les choses ? En tout état de cause, le délégué du match, M. Beghoura, président de la ligue régionale de Batna, a sans doute tout vu. Son rapport risque de valoir à Benabdelkader plusieurs mois de suspension. La LNF doit avoir la main lourde à ce propos. L'heure est sans doute grave. Plus on s'approche de la fin du championnat, plus les risques de dérapage augmentent en raison des enjeux de la relégation et du titre. En outre, certaines déclarations des entraîneurs et des dirigeants ne sont faites que pour attiser la tension et la haine. Le coach adjoint de l'USM Annaba, en l'occurrence Maniche, n'a-t-il pas déclaré que, désormais, “il faudra gagner nos matches à domicile coûte que coûte et quels que soient les moyens”, promettant un accueil spécial à la JSK ce lundi a Annaba ? C'est une grave dérive. S. B.