La wilaya de Tizi Ouzou présente des atouts avérés en matière de tourisme vu ses potentialités naturelles, archéologiques et culturelles où toute forme de tourisme est possible. Du balnéaire, au climatique en passant par la spéléologie, autant d'opportunités à même de générer des emplois et des recettes importantes. Depuis le sommet d'une colline, la région de Yakouren est une mer houleuse de forêt luxuriante. un coin rêvé pour le ressourcement profond, loin du brouhaha ambiant des quartiers populeux et crasseux de la ville de Tizi Ouzou. Chaque été, des milliers de vacanciers en quête de repos et d'air pur viennent explorer une partie de cet espace naturel diversifié en faune et en flore. Première escale : la fontaine fraîche. Peu de familles en cette journée printanière d'avril. Les singes sont maîtres des lieux à la grande joie des enfants. Plus haut, le Tamgout, l'unique hôtel de la municipalité, fait sa toilette en prévision du grand rush de la saison estivale. À une vingtaine de mètres de l'établissement, sur la route menant vers Béjaïa, un barrage des forces combinées (ANP-gendarmerie-garde communale) renforcé par un tank mitrailleur “filtre” les automobilistes. Dans les années 1980, cet hôtel ne désemplissait pas. Beaucoup d'étrangers attirés par la beauté du site y ont séjourné. La nature paradisiaque de cette commune située à 48 km au nord-est de Tizi Ouzou est un potentiel touristique susceptible d'ouvrir des perspectives prometteuses aux investisseurs et de constituer une véritable destination pour les amoureux de la montagne. Il en va de même pour le tourisme balnéaire. Sauvage et escarpée, la côte de la wilaya, longue de 61 km, est très prisée. À chaque halte, des vues panoramiques égayent le regard. Plongée sous-marine, pêche ou même une simple baignade au Petit-Paradis ou au Figuier, tout un chacun s'y plaira en principe. Peu d'hôtels longent la côte d'Azeffoun. Pourtant, la commune ne manque pas d'atouts : plages spacieuses, clémence du climat, hospitalité des habitants. Tout pour séduire. Avec quelques investissements, la ville des artistes pourrait facilement “réorienter” son destin vers un avenir prometteur. Idem pour Tigzirt, son îlot, son site archéologique et ses plages qui s'étendent sur plusieurs kilomètres. L'antique Iomnium a attiré près de 3 millions d'estivants en 2005, selon Mohand Azzouz, directeur de l'Office local du tourisme. Comme chaque année, les services de la daïra et de l'APC ont mis les bouchées doubles pour préparer la saison estivale. Nettoyage des plages, animation nocturne, sécurité des vacanciers, rien n'est laissé au hasard. Le Djurdjura et la côte intéressent les investisseurs étrangers Aller en montagne, quoi de plus rassérénant pour se décompresser. À partir de n'importe quel village de Haute-Kabylie, on peut balayer du regard de vastes panoramas. La neige est encore là pour agrémenter le décor divin de Dame Nature. Cette extraordinaire réserve de biosphère qui abrite diverses espèces animales et végétales érigée en Parc national est classée patrimoine universel par l'Unesco. Espace privilégié des amateurs de plein air et de la nature, le Djurdjura, formé voilà 250 millions d'années, recèle des sites pittoresques. Pistes de ski, gouffres, lacs, grottes. L'endroit faisait la joie des touristes étrangers, avides de grands espaces vierges et de calme absolu. C'était avant les années du terrorisme. Au cœur de la montagne, sur le plateau d'Asouel, il est entamé la réalisation d'un centre de préparation de sportifs de haut niveau. La structure est unique de par son lieu d'implantation et son apport certain pour le sport professionnel en altitude. La région peut être découverte aussi à travers sa bijouterie, sa poterie, sa robe, son tissage, ses sonorités et ses couleurs. Un créneau qui pourrait être une source de revenus considérables. Tizi Ouzou présente des atouts avérés vu ses potentialités naturelles, archéologiques et culturelles où toute forme de tourisme est possible. Du balnéaire, au climatique en passant par la spéléologie et l'alpinisme, autant d'opportunités à même de générer des emplois et des recettes. La wilaya compte 8 zones d'expansion touristiques (ZET) balnéaires. Deux ont déjà fait l'objet d'étude. Il s'agit de Sidi Khelifa (Tigzirt) d'une capacité d'accueil de 2 566 lits et Aït Chafaâ (Azeffoun) pouvant contenir 720 personnes. Les deux projets créeront quelque 1 472 emplois. D'autres prospections pour la localisation d'autres zones d'expansion touristique dans l'arrière pays ont été également lancées. 16 projets d'investissement sont en cours de réalisation. Ils sont répartis comme suit : 10 hôtels, 2 relais routiers, 1 complexe touristique, 1 auberge auxquels viendront s'ajouter des bungalows et des chalets. “Ces dernières années, nous avons constaté un certain regain d'intérêt pour la région de la part de promoteurs nationaux et internationaux. Des Français, des Allemands et des hommes d'affaires des pays du Golfe ont émis le vœu d'y investir. Rien de concret pour le moment. On est toujours au stade des contacts”, dira un inspecteur du tourisme. Une infrastructure obsolète et insuffisante La wilaya de Tizi Ouzou compte 42 hôtels dont 24 “non gradés”. Capacité d'accueil : 2 219 lits. Un seul établissement est classé 4 étoiles. Il s'agit de Amraoua, situé dans la ville des Genêts. “L'infrastructure est insuffisante pour répondre à la demande et aux attentes d'une clientèle de plus en plus exigeante”, fait remarquer le même responsable. Il faut avouer que les conditions d'hébergement laissent souvent à désirer dans la plupart des hôtels de Tizi Ouzou où cafards et autres bestioles non identifiées s'invitent pour gâcher votre séjour. Sans compter, bien sûr, le sempiternel problème d'eau, les pannes récurrentes de la chaudière, les mets indigestes et autres “tortures” payés très fort au sens propre et figuré. Les services gagneraient à être améliorés, d'où un nécessaire effort en matière de formation, d'infrastructure, d'environnement naturel mais aussi humain (accueil). Lors d'une tournée effectuée dans certains établissements hôteliers de la Kabylie maritime et du chef-lieu de wilaya, le ministre du Tourisme a sommé les propriétaires de respecter les normes et la loi en vigueur. Il leur a conseillé de gérer ces lieux en véritables professionnels capables de répondre même aux exigences d'une clientèle étrangère, faute de quoi, ils seront fermés où déclassés. “Nous préférons que les assiettes foncières ne soient pas au moins touchées que de réaliser des projets dans une anarchie”, avait suggéré, par ailleurs, M. Noureddine Moussa, aux autorités de wilaya qui lui présentaient l'étude finale de deux zones d'expansion touristique (ZET). Entre l'accueil d'une terre généreuse dotée d'atouts naturels indéniables et les écueils sans nombre rencontrés par les vacanciers, malgré les efforts réels des autorités pour permettre au secteur de retrouver la prospérité, la population souhaite une meilleure exploitation de cette importante “manne” à même d'enclencher un réel déclic en matière de développement local. La Kabylie en a vraiment besoin. A. TAHRAOUI