“Le plus gros reste encore à faire.” Voilà une phrase, un constat, qui revient à chaque fois qu'un débat est ouvert sur la situation du secteur du tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un constat qui est revenu encore hier, à l'occasion d'un conseil de wilaya consacré à la préparation de la saison estivale. Des efforts ont été, certes, consentis pour promouvoir le secteur du tourisme, notamment balnéaire, dans cette région qui recèle d'énormes potentialités, mais, de l'avis des responsables en charge de la gestion du secteur, et aussi du premier magistrat de la wilaya, cela demeure toujours insuffisant pour atteindre le degré d'attractivité touristique que cette région pouvait réaliser si ses atouts avaient été suffisamment valorisés. La communication présentée par le directeur du tourisme lors de ce conseil de wilaya a révélé que, sur le plan matériel, des sommes importantes ont été allouées pour la réalisation de nouvelles infrastructures, les aménagements et les travaux d'embellissement, notamment des sept plages que compte le littoral de la wilaya où les travaux se poursuivent toujours à un rythme accéléré pour ne pas manquer le rendez-vous du mois de juin, mais cela est-il suffisant ? Du point de vue du wali, Hocine Mazouz, c'est assurément non, puisque, pour lui, au-delà de la mise à niveau des infrastructures qui n'est pas déjà achevée, il y a la problématique des facteurs immatériels qui reste encore posée. C'est, bien entendu, de la gestion du secteur que le wali parlait. “Il faut mettre de l'ordre dans le secteur du tourisme si l'on veut rendre la région attractive et si l'on veut capter une partie du tourisme national et, pourquoi pas, même étranger à l'avenir”, indiquera-t-il. Expliquant comment cet ordre doit être mis en pratique, le même responsable ajoutera qu'“il faut sortir du tourisme des baraques qui ne fait que défigurer les sites touristiques et y aller vers la professionnalisation de toutes les activités en relation avec le tourisme”. Sur sa lancée, le wali ordonnera d'ailleurs aux responsables des villes balnéaires de mettre un terme au misérabilisme qui consiste à confier certaines activités aux démunis locaux et ouvrir le secteur plutôt aux professionnels. À court terme, les orientations du conseil de wilaya ont porté sur la préparation d'un cadre qui permettra de rendre agréable le séjour des estivants sur les plages de Tizi Ouzou. Pour ce faire, le wali a instruit toutes les directions concernées de près ou de loin pour atteindre cet objectif. Ainsi, en plus de la direction et des établissements touristiques, les directions des transports, du commerce, de la culture, de la jeunesse et de la santé ont été invitées à s'impliquer dans cette préparation afin de pouvoir capter au moins une partie du tourisme national. À long terme, le premier magistrat de la wilaya, Hocine Mazouz, a beaucoup insisté sur la nécessité d'établir une véritable carte touristique de la wilaya. Par carte touristique, ce responsable sous-entendait des circuits organisés et intégrant tous les atouts touristiques dont dispose la wilaya. C'est ainsi, a-t-il expliqué, que le sport nautique, la plongée sous-marine, les sports de montagne, la visite des sites culturels, archéologiques et historiques de la région peuvent être placés, et donc mis en valeur, comme produits dans ces circuits qui seront ensuite proposés aux touristes étrangers par le biais des agences de voyages et les portails web. Mais en attendant que ce rêve devienne réalité et que le tourisme se transforme en un levier de l'économie locale, Tizi Ouzou, et particulièrement son tourisme, continue à être gérée à coup de beaux discours dans les salles de la wilaya, alors que sur le terrain, on assiste chaque année au même décor, hideux, qui n'incite guère le touriste national, et encore moins l'étranger, à s y rendre. Samir LESLOUS