Des commerçants et autres revendeurs de toutes les régions du pays, notamment ceux venant d'Alger, s'y donnent rendez-vous pour faire leurs emplettes. Le commerce de ce qui est communément connu par friperie a fait le bonheur des commerçants et des familles qui se rabattent sur de “vieux” articles proposés à des prix abordables. En fait, il semblerait même que plusieurs clients chanceux ou ayant des affinités avec le commerçant arrivent à dénicher des vêtements de marques tout neufs. La friperie est une véritable caverne d'Ali Baba, estiment les connaisseurs. Chaque lot de fringues apporte ses surprises, ses marques et sa qualité. Tout ce qu'il faut pour pouvoir tirer le gros lot, c'est de se présenter, à l'aube, au fameux marché de la friperie. Et c'est justement le cas à Tébessa. La région est devenue une véritable plaque tournante de ce commerce. Ce créneau s'est tellement développé que, désormais, Tébessa est désignée comme la capitale de la friperie. Des commerçants et autres revendeurs de toutes les régions du pays, notamment ceux venant d'Alger, s'y donnent rendez-vous pour faire leurs emplettes. En effet, chaque vendredi, la ville de Tébessa, qui dispose d'une grande placette mitoyenne avec la gare routière et la cité Coopemmad, devient, l'espace d'une journée, le pôle du commerce de la friperie. Ces produits vestimentaires usagés sont destinés à toutes les bourses et, principalement, à celles des couches sociales les plus démunies. Cependant, certains étalages se distinguent par la qualité de leurs produits auxquels sont apposées des griffes prestigieuses et qui sont fréquentés par une clientèle, particulièrement des revendeurs, venue des autres wilayas, notamment de Khenchela, Batna, Souk-Ahras, Annaba, Sétif et même d'Alger, ce qui fait monter les enchères, sachant que le prix d'une pièce peut atteindre 7 000 DA. Ce n'est guère surprenant de dire que la majorité des Tbessis, toutes classes sociales confondues, s'approvisionne au souk du sous-vêtement jusqu'au caban sans oublier, bien sûr, les chaussures toutes gammes, même celles orthopédiques. Alors qu'auparavant, c'était une honte pour certaines familles de s'habiller en recourant à ces produits. Maintenant, celles-ci passent commande de pièces triées discrètement avec leur revendeur. Mais aujourd'hui, sous le poids d'une vie très rude et une situation socioéconomique difficile, tout a été dévoilé même ce tabou a été franchi. Ce créneau juteux à vocation régionale s'inscrivait dans les préoccupations des commerçants locaux pour développer une dynamique de commercialisation légale à même de créer un emploi précaire et révocable en quelque sorte. Enfin, si durant les autres jours de la semaine, les prix sont abordables, en revanche, les produits de bonne qualité disparaissent vite. Hafid Maâlem