C'est la troisième opération de démoustication programmée dans les daïras de Boghni et Draâ El Mizan depuis 2000. Dans ces deux régions, des cas de leishmanioses sont signalés sporadiquement. Selon Mme Kara, médecin coordinateur au niveau du service d'épidémiologie et de la médecine préventive du secteur sanitaire de Draâ El-Mizan, douze à vingt cas sont recensés par an dans la région. Pour éradiquer ces maladies, une campagne lancée le 15 du mois en cours prendra fin le 15 juin prochain. “C'est la démoustication de tous les lieux insalubres. Elle sera suivie par l'abattage des chiens errants et autres rongeurs qui sont des vecteurs de transmission du parasite à des sujets sains. Dans le cas des leishmanioses, il s'agit des phlébotomes”, nous a-t-on expliqué. Interrogé sur les formes que prend cette maladie, le docteur Kara a ajouté : “Il est à distinguer deux sortes, la leishmaniose cutanée et la leishmaniose viscérale. Dans notre région, c'est la première qui est la plus répandue. Une chose est sûre, la deuxième forme est plus dangereuse. Elle touche généralement les enfants et elle est mortelle si elle n'est pas bien traitée.” D'ailleurs, il faut savoir que pour traiter un cas de leishmaniose, l'Etat débourse au moins 100 mille dinars. Intervenant à son tour, M. Zamoum, chef de service au niveau de cette infrastructure sanitaire, a enchaîné : “Depuis que les deux premières opérations ont eu lieu, nous avons remarqué que le nombre de cas a sensiblement diminué. Nos techniciens ont tendu des pièges avant le lancement de l'opération pour déterminer la densité par mètre carré. Après la fin de la campagne, ils vont tendre une nouvelle fois les pièges. C'est à partir des résultats obtenus, c'est-à-dire la diminution de la densité, qu'on peut dire s'il y a vraiment satisfaction.” En conclusion, si une telle campagne a été finalement décidée, c'est parce qu'un danger imminent plane sur la santé publique, du fait que les citoyens ne peuvent plus mener à eux seuls des opérations de démoustication dans leurs étables en raison de la cherté des insecticides, d'une part, et des conditions d'hygiène devenues ces dernières années lamentables à cause de plusieurs facteurs, telle la pauvreté et son corollaire la misère, d'autre part. O. GHILES