L'appel est lancé par 300 commerçants de la ville pour une journée de grève en signe de protestation contre la prolifération du commerce informel. “Annaba ville morte”, tel est le slogan des commerçants du centre-ville, environ 300, qui comptent baisser rideau durant toute la journée du 6 mai prochain pour protester contre “le marché parallèle qui active à leurs portes et qui s'est dangereusement développé ces dernières années, étouffant leurs commerces, et portant à la faillite un grand nombre d'entre eux”. Ces commerçants qui exercent dans les artères principales d'Ibn Khaldoun, El Hattab, place de la Révolution, Souidani-Boudjemâa, Zenine-Larbi et Larbi-Tébessi avaient, dans une lettre adressée au wali le 8 avril dernier, exposé la situation “anarchique” qui sévit sur les trottoirs, devant leurs magasins du fait du nombre impressionnant des étals informels et en particulier de la présence des jeunes vendeurs d'or et de devises, qui activent au nez des autorités qui ne réagissent aucunement”. Ajoutant que ce commerce illégal porte un grand préjudice à l'économie locale, les contestataires soulignent “l'insécurité qui règne dans ces quartiers très fréquentés, du fait du comportement de certains qui n'hésitent pas à les menacer à l'intérieur de leurs magasins s'ils osent une remarque”. Ils affirment en outre que, dans le but de sécuriser l'entrée de leurs boutiques, ils sont obligés de sortir, contre les murs, leurs marchandises pour “faire reculer les étals informels, sinon, nous serions simplement bloqués”. À cela s'ajoute la “concurrence déloyale des commerces à la sauvette, qui n'ont ni charges ni impôts à payer, baissant les prix pour les mêmes produits, et détournant la clientèle qui, par le passé, nous était fidèle”, a déclaré un marchand de cosmétiques. “Nous avons dû, tous sans exception, mettre fin à l'emploi de nombreux vendeurs, dont certains ont plus de sept années d'exercice, en raison de la baisse de nos chiffres d'affaires. Nous courons vers la faillite.” Les contestataires révèlent en outre des faits plus graves qui se sont greffés au marché parallèle, à savoir “la vente de kif et de comprimés au niveau du jardin d'El Hattab, au vu et au su de tous”. Cependant, ils affirment avoir des solutions à proposer pour sortir de cette situation pour peu que les autorités concernées leur prêtent attention. Ils se déclarent aptes à tout dialogue qui irait dans ce sens. En attendant, et selon leurs déclarations, cette première journée de protestation sera suivie, si les autorités restaient sourdes à leurs revendications, d'une action concertée qui consisterait “à baisser définitivement rideau pour travailler sur le marché parallèle, afin de sauver leur gagne-pain”. Hafiza M.