L'activité industrielle en Algérie a régressé, selon une enquête d'opinion, réalisée auprès des chefs d'entreprise industrielle par l'Office national des statistiques (ONS), dans le secteur privé et a progressé dans le secteur public durant le quatrième trimestre 2005 comparativement au troisième trimestre. Les initiateurs de cette enquête ont relevé que “plus de 45% du potentiel de production du secteur privé ont connu un taux d'utilisation des capacités de production inférieur à 75% dont près de 10% à moins de 50%”. Le taux d'utilisation du potentiel de production dépasse, indique-t-ils, 50% dans le secteur public. L'enquête de l'ONS a souligné que “le niveau d'approvisionnement en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés, selon l'opinion de 40% des industriels privés, et reste égal, selon près de 68% de ceux du public”. Et d'ajouter : “Près de 60% du potentiel de production du secteur privé et près de 17% de celui de public ont enregistré des ruptures de stock causant des arrêts de travail de plus de 10 jours à la majorité des entreprises concernées du secteur privé et à moins de 10 jours pour la plupart de celles du public”. Cette enquête fait ressortir que “près de 41% du potentiel de production du secteur public et 54% de celui du privé ont enregistré, en outre, des pannes d'électricité, provoquant des arrêts de travail supérieurs à 6 jours pour presque la totalité des entreprises enquêtées”. Concernant l'approvisionnement en eau, il a été suffisant durant ce trimestre, selon l'opinion de 91% des chefs d'entreprise du secteur public et 58% de ceux du privé. Ils ont affirmé, par ailleurs, que “près de 85% des chefs d'entreprise du secteur public et 58% de ceux du privé ont, par ailleurs, déclaré avoir satisfait toutes les commandes”. L'enquête a dévoilé que “70% des chefs d'entreprise du secteur public et 85% de ceux du privé déclarent avoir des stocks de produits fabriqués”, et révélé que “près de 97% des chefs d'entreprise du public et plus de 29% du privé jugent normale la situation des stocks de produits fabriqués”. L'étude de l'ONS a démontré que “plus de 49% du potentiel de production des deux secteurs ont exporté, durant ce trimestre et près de 24% ont des contrats d'exportation à satisfaire pour le prochain trimestre”. Les emplois ont enregistré, selon cette étude, une hausse dans le secteur privé à cause de l'amélioration des conditions de travail tandis que le secteur public a reculé après les départs à la retraite de plusieurs salariés. Les rédacteurs de l'étude ont noté que “prés de 31% des chefs d'entreprise du privé et seulement près de 6% de ceux du public déclarent trouver des difficultés à recruter surtout les cadres et les agents de maîtrise”. Ces rédacteurs ont soutenu que “24% des patrons publics et plus de 61% du privé jugent que le niveau de qualification du personnel est insuffisant. En embauchant du personnel, les entreprises ne produiront pas davantage”. La situation de la trésorerie des entreprises reste influencée, expliquent-ils, notamment par l'allongement des délais de recouvrement des créances, le ralentissement de la demande et les remboursements d'emprunts. Les experts de l'ONS ont ajouté que “plus de 40% du potentiel de production du secteur public et seulement 6% de celui du secteur privé ont recouru à des crédits bancaires et la majorité n'a pas trouvé de difficultés à les contracter”. Ces experts ont estimé que “plus de 76% de la production du secteur public et près de 40% de celle du privé ont connu des pannes d'équipement en raison de la vétusté des matériels, du problème de la maintenance et du manque de la pièce détachée”. Ces pannes ont engendré, argumentent-ils, des arrêts de travail de plus de 6 jours pour plus de 48% des entreprises concernées, dont près de la moitié à plus de 13 jours. Plus de 86% des chefs d'entreprise affirment avoir remis en marche l'équipement en panne. Près de 62% des chefs d'entreprise du secteur public et seulement 26% de ceux du privé déclarent pouvoir produire davantage, avouent-ils, en renouvelant l'équipement et sans embauche supplémentaire du personnel, alors que près de 31% des patrons privés et plus de 15% de ceux du public affirment pouvoir produire davantage seulement en réorganisant le processus de production sans renouvellement ni extension. Les chefs d'entreprise privée et publique ont estimé que “la production, la demande et les prix connaîtraient une hausse durant le premier trimestre 2006”. Idem pour les effectifs qui connaîtront une courbe ascendante durant la même période. Il y a lieu de noter que l'enquête de l'ONS a touché 780 entreprises industrielles, dont 380 sociétés publiques et 400 sociétés privées. FaIçal Medjahed