Parmi les points qui figurent à l'ordre du jour de la réunion des chefs d'Etat africains, la question sahraouie occupe une bonne place, si l'on se fie au rapport du conseil exécutif de l'instance continentale. Prenant en considération l'appel lancé par le président de la République arabe sahraouie démocratique, qui prendra part au sommet, l'Union africaine traitera de ce sujet épineux. Le conseil exécutif de l'Union africaine (UA) fait part de sa vive préoccupation devant l'impasse où se trouve le processus de mise en œuvre du plan de paix des Nations unies visant à permettre au peuple du Sahara occidental d'exercer son droit à l'autodétermination. Le rapport de la session regrette surtout que les efforts consentis par James Baker, l'ex-envoyé spécial de l'ONU dans la région, n'aient pas permis de régler ce dernier cas de décolonisation sur le continent. Une large place est réservée à l'appel du chef de l'Etat sahraoui pour que l'Union africaine intervienne de toute urgence et fasse en sorte que les Nations unies, notamment le Conseil de sécurité, assurent leur responsabilité en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Le document, qui sera soumis aujourd'hui au sommet de l'UA, met en exergue la préoccupation de l'instance devant la répression exercée par les forces d'occupation contre les populations du Sahara occidental qui ont manifesté dans plusieurs villes, notamment à El-Aïoun, pour obtenir la libération des prisonniers sahraouis. Parmi les autres conflits qui seront traités par les chefs d'Etat et de gouvernement africains figurent la situation prévalant au Burundi, en Côte d'Ivoire, en Somalie et en République démocratique du Congo. L'occasion sera également mise à profit pour arrêter le nombre de pays qui représenteront l'Afrique avec un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Huit pays postulent pour les deux sièges que revendiquent l'Afrique. Il s'agit du Nigeria, de l'Afrique du Sud, de l'Egypte, de l'Angola, de la Gambie, de la Libye, du Kenya et du Sénégal. L'UA, qui regroupe cinquante-trois Etats, soit cinquante-trois voix sur cent quatre-vingt douze aux Nations unies, veut également réaffirmer son souhait de choisir elle-même ses représentants pour ces sièges au Conseil de sécurité après avoir souligné la nécessité historique de rendre justice à l'Afrique, seul continent qui n'est pas représenté au Conseil de sécurité. Ce rendez-vous devrait permettre de trouver un consensus sur la position adoptée le 22 février dernier par le groupe de quinze pays africains chargés d'étudier le dossier à Ezulwini, au Swaziland, de demander deux sièges permanents pour l'Afrique avec droit de veto et cinq sièges non permanents. La question des difficultés financières que rencontre l'Union africaine sera aussi abordée, parce que le comité des représentants permanents de l'UA, qui s'est réuni pendant trois jours à Syrte, en amont de la réunion des ministres en cours, et du sommet à venir des chefs d'Etat, a fait part de ses inquiétudes dans son rapport final. Seuls “sept Etats membres sont à jour de leur contribution au titre du budget ordinaire, exercice 2005, à savoir Afrique du Sud, Algérie, Angola, Botswana, Comores, Ethiopie et Sénégal”, relève le rapport établi. K. ABDELKAMEL