L'occupation du Sahara-Occidental par le Maroc est une menace de guerre permanente dans le Maghreb », a estimé, jeudi à Alger, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. Dans un message lu par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, lors de la cérémonie d'ouverture de l'université d'été du Front Polisario qui s'est tenue au complexe Lhadi Flici (Théâtre de Verdure), M. Abdelaziz a souligné que « la stabilité et la sécurité dans la région (le Maghreb, ndlr) passent impérativement par la fin de l'occupation des territoires sahraouis ». Le SG du Front Polisario a ainsi appelé la communauté internationale à l'occasion de cette manifestation, organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), à « défendre la légalité » et la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). M. Abdelaziz a considéré cette reconnaissance comme une réponse « globale et logique » au refus de « l'occupant marocain » du droit du peuple sahraoui à la liberté. Ceci, en rappelant que « le conflit du Sahara-Occidental est considéré par les lois internationales comme une question de décolonisation et sa solution réside dans l'exercice du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». Le président sahraoui a invité également la communauté internationale à œuvrer pour mettre fin au blocus des territoires sahraouis occupés par le Maroc et à exercer des pressions sur les forces occupantes afin de permettre aux observateurs, ONG et aux médias d'accéder aux territoires occupés. M. Abdelaziz a estimé, par ailleurs, que les axes retenus durant l'université d'été d'une semaine, notamment la rencontre des élus algéro-sahraouis et les activités culturelles, confèrent toute la « portée et la profondeur de la solidarité et de la position indéfectible de l'Etat et du peuple algériens en faveur de la cause sahraouie ». Le Premier ministre sahraoui considère, pour sa part, que s'il y a des négociations à faire avec le Maroc c'est comment exécuter le plan Baker qui reste une solution optimale pour la question sahraouie. Abdelkader Taleb Omar regrette que la France, l'un des membres du Conseil de sécurité, essaye à chaque fois d'entraver l'application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Il demande à la communauté internationale d'être « respectueuse » avec ses résolutions et de mettre fin au « deux poids, deux mesures ». Intervenant dans une conférence animée sous le thème « La révolution algérienne et fondement de l'Etat », l'ancien chef de gouvernement, Rédha Malek, a mis en exergue la longue lutte des Algériens pour le recouvrement de leur liberté ainsi que l'édification, « de longue haleine », de l'Etat algérien après l'indépendance. Il a indiqué, dans ce sens, que l'indépendance du peuple sahraoui est un « droit inaliénable », soulignant, par ailleurs, que « la construction du Maghreb ne doit pas se faire au détriment de la République arabe sahraouie démocratique ». La figure de proue du mouvement des archs, Belaïd Abrika, a interprété sa présence à cette manifestation par son soutien « à toute cause juste » des peuples et pour son « respect » du principe d'autodétermination du peuple sahraoui. Outre la présence de plusieurs membres du gouvernement sahraoui, des représentants du corps diplomatique accrédités en Algérie et des personnalités de la société civile étaient également présents à cette manifestation. L'université d'été du Front Polisario s'inscrit dans le cadre de la semaine RASD (du 6 au 12 juillet) où en plus de la rencontre des élus algéro-sahraouis, plusieurs autres rencontres sont programmées, notamment celles réunissant la délégation sahraouie avec des partis politiques, le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, ainsi qu'avec le président du Comité olympique algérien et la famille sportive. Des conférences et manifestations culturelles seront organisées durant cette semaine, notamment une conférence sur « La femme et l'édification des institutions de la RASD ». Une exposition de photos sur la résistance du peuple sahraoui a été inaugurée jeudi au Théâtre de Verdure par le Premier ministre sahraoui. Une gigantesque « kheima du combat » du peuple sahraoui a été installée à cette occasion à la place de la Grande-Poste d'Alger.