Plusieurs interpellations ont été opérées à El Achir et à El Ksour suite à la fermeture de cet axe routier reliant la wilaya à la capitale. Toutes les attentions sont concentrées sur les arrestations massives qui ont suivi les émeutes de dimanche dernier à El Achir et à El Ksour, dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Les brigades anti-émeute de la police et de la Gendarmerie nationale ont interpellé une vingtaine de personnes, selon les habitants, 8 selon la gendarmerie, mais il reste que d'autres brigades anti-émeute ont procédé à des arrestations lors de ces manifestations. Le mouvement de colère a été déclenché tôt le matin. Après plusieurs rassemblements organisés devant le siège de l'APC, les protestataires ont décidé de passer à l'action en bloquant l'axe reliant Bordj Bou-Arréridj à Alger, dans l'espoir de faire aboutir leurs revendications. Les habitants sont descendus de leur village situé à une vingtaine de kilomètres et ont barré la RN5, précisément à l'entrée d'El Achir, à 15 km du chef-lieu de la wilaya. Cependant, de nombreux désagréments ont été causés aux usagers de la route qui ont été obligés de prendre leur mal en patience. Les interpellés seront présentés et entendus aujourd'hui par le magistrat instructeur, apprend-on de sources sûres. Dans cette bourgade où le mot dialogue et raison sont étrangers, les manifestants se sont laissé emporter par des actes de colère qui ont poussé les autorités à user eux aussi de la force et à prouver que la loi peut être appliquée dans toute sa rigueur, mais qu'il ne faut pas se leurrer. Le recours à la rue est devenu une pratique systématique pour ces villageois pour exprimer leur mécontentement croyant forcer les institutions de l'Etat à régler rapidement les problèmes en suspens. Ces recours sont intolérables et réprimés par la loi car ce ne sont certainement pas les pouvoirs publics qui sont sanctionnés, mais les citoyens. Nul ne peut ignorer les retombées économiques directes ou indirectes dues au blocage des routes. Ce n'est pas une impasse mais il est temps de tirer la sonnette d'alarme sans être pour autant traité d'alarmiste. C'est seulement le moment opportun pour mettre en place des mécanismes nouveaux et crédibles pour remédier à ce fléau qui frappe notre wilaya, surtout avec l'arrivée des marchés dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux initié par le président de la République, Abdelazziz Bouteflika. Chabane BOUARISSA