La commune d'El Ksour, relevant de la daïra d'El Hanbia (wilaya de Bordj Bou Arréridj), a été avant-hier le théâtre de violents affrontements opposant les habitants de la localité aux forces de l'ordre. La genèse du conflit entre les citoyens d'El Ksour et le P/APC remonte à l'année précédente quand il avait été décidé la construction d'un lycée dans le village de Toubou, isolé et loin de 7 km du chef-lieu de la commune. Les habitants d'El Ksour avaient contesté le choix du site qui n'arrangerait pas leurs élèves et qui est, de surcroît, dépourvu de tout moyen de sécurité, puisque la brigade de la gendarmerie est implantée à El Ksour. La sourde oreille affichée par les autorités locales avait poussé les citoyens à fermer l'APC d'El Ksour, et ce durant six mois. Selon des témoignages recueillis hier sur les lieux, le choix du village Toubou pour abriter ce lycée s'explique par le fait que le P/APC d'El Ksour est originaire de Toubou. C'est ce qui semble irriter les habitants d'El Ksour, d'autant plus que leurs élèves doivent faire une vingtaine de kilomètres pour rejoindre le lycée d'El Yachir où ils sont scolarisés. Pour la même raison, les élèves d'El Ksour ont boycotté l'ensemble des examens de fin d'année, dont le BEF. Le conflit s'est installé dans la durée jusqu'à lundi, où, dès la matinée, une quinzaine de fourgons de la gendarmerie arrivent au chef-lieu pour procéder à l'ouverture de l'APC. Une scène qui a vite provoqué une tension chez les jeunes. La présence du P/APC parmi les éléments de la gendarmerie n'a fait que jeter de l'huile sur le feu. Les émeutes éclatent. Les jeunes envahissent les places publiques. Certains allument des pneus, d'autres barricadent les rues principales. Les forces antiémeutes ripostent. Des bombes lacrymogènes fusent de partout. . Des blessés ont été enregistrés dans les deux côtés. Certains blessés graves ont dû être évacués vers l'hôpital de Bordj Bou Arréridj. On enregistre, également, six interpellations parmi les émeutiers. Le parc de l'APC a été complètement endommagé avec l'incendie d'un bus, d'un Poclin et de deux tracteurs. Les citoyens d'El Ksour, qui se défendent de toute action de destruction, estiment que les auteurs de cet incendie ont été « manipulés ». « Si nous avions l'intention d'incendier ce parc, nous l'aurions fait durant ces six mois », avancent-ils. Les habitants d'El Ksour ont interrompu leur action suite à l'appel du wali qui a promis la construction d'un deuxième lycée au centre de la commune. Une commission technique, présidée par le chef de daïra, a déjà été dégagée pour étudier le projet.