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Un système de radars pour le Sahara comme en Amazonie
L'ambassadeur du Brésil à Alger évoque le projet de partenariat
Publié dans Liberté le 02 - 05 - 2006

Des systèmes de surveillance de l'Amazonie — dont l'acquisition intéresse fortement l'Algérie pour le contrôle aérien du Sahara —, jusqu'au partenariat financier et économique, l'ambassadeur du Brésil à Alger Sergio Danese a livré, lors d'un entretien dimanche avec le staff de Liberté, la stratégie de son gouvernement à l'égard de notre pays.
Dossier d'une extrême importance : la surveillance du désert algérien. L'ambassadeur, qui a abordé le système de radarisation et de contrôle aérien, dont le pays détient une technologie de pointe en la matière, a pris l'exemple de l'Amazonie qu'il a comparée au Sahara algérien.
L'Amazonie étant une immense jungle menacée par tous genres de trafics, allant de la contrebande à la drogue en passant par le terrorisme, le gouvernement brésilien a déployé d'immenses efforts pour son contrôle pour asseoir sa souveraineté sur la région au-delà, bien entendu, de la protection des ressources naturelles. “Nous avons développé un système de surveillance aérien de radars éparpillés dans toute la région, aidés en cela par des satellites et des avions de style Awacs, et grâce à la fondation Atek qui a amélioré le Software, nous avons pu maîtriser et développer le système qui en est aujourd'hui à sa troisième génération.” Et d'ajouter : “Grâce à ce système, vous pouvez suivre un petit avion dans l'Amazonie même s'il effectue un vol de très courte distance, et c'est ce qui fera sa puissance dans le Sahara où vous pourrez détecter facilement les mouvements. Nous avons fait des démonstrations lors de la visite du ministre des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui récemment au Brésil.” Pour le diplomate, la différence avec les systèmes de surveillance européens ou américains est de taille. Alors que ces derniers sont livrés clés en main, ce qui sous-entend que le pays récepteur n'est pas autorisé à en connaître tous les paramètres de fonctionnement, les modèles brésiliens présentent d'autres avantages en la matière. L'ambassadeur a, en outre, indiqué que les systèmes en question ont prouvé leur efficacité dans le contrôle des ports et aéroports, au sein des services des douanes, tout en précisant plus loin que des accords de partenariat dans ce domaine ont été signés avec l'Inde, le Mexique et l'Afrique du Sud : “Au-delà des services que le Brésil peut offrir à l'Algérie, nous sommes intéressés, et nous travaillons dans ce sens pour le partenariat.”
L'ambassadeur a, par ailleurs, évoqué le volet économique en souhaitant que le processus de coopération entre les deux pays s'accélère. Pour le diplomate, l'exemple du groupe Cevital est assez illustratif de ce que peut apporter le Brésil en tant que partenaire, tout en souhaitant que d'autres industriels suivent le modèle de M. Issad Rebrab.
L'ambassadeur, dont le dernier poste était en Argentine, un pays avec lequel le Brésil partage des relations stratégiques, précise que le Brésil “est une option valable pour l'Algérie et pour ses opérateurs économiques” avant d'aborder les domaines qui peuvent faire l'objet d'une coopération concrète, notamment l'agriculture, la construction civile et des infrastructures de base. Sur ce plan-là, le diplomate affirme que les entreprises brésiliennes ont une expérience dans ce domaine, et, plus intéressant encore, elles emploient des travailleurs sur le marché local en plus du fait qu'elles peuvent constituer de véritables centres de formation d'une main-d'œuvre qualifiée. “Ainsi, une fois que les entreprises achèvent les projets, elles rentrent au Brésil, mais laissent leur expérience en Algérie à travers la main-d'œuvre qu'elles ont formée”, soutient l'ambassadeur.
Abordant la visite du président Bouteflika au Brésil, il souligne que celui-ci a apporté “cette image nouvelle de l'Algérie qui s'ouvre sur le monde et qui tourne la page du terrorisme. Ce sont des choses qu'il faut dire et sur lesquelles il faudrait insister ; pour preuve que l'Algérie change, le déplacement de 70 hommes d'affaires brésiliens à la fin 2005 dans votre pays”.
Par ailleurs, l'ambassadeur a indiqué que l'Algérie est devenue en 2005 le premier fournisseur en pétrole du Brésil : “Si le pétrole a joué un rôle prépondérant dans la consolidation de la politique arabe et africaine du Brésil, ce n'est plus le cas maintenant. Nous avons assuré notre autosuffisance. Mais il n'en reste pas moins que nous produisons du pétrole lourd que nous exportons et nous importons du pétrole léger.”
Mais, aujourd'hui, place à l'investissement, et la mission des hommes d'affaires brésiliens en Algérie doit être suivie par du concret, selon l'ambassadeur qui conclut que l'Algérie est désormais dans le radar du Brésil.
Salim Tamani


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