L'Algérie voudrait accroître le contrôle sur le Sahara, une immense étendue désertique utilisée par les trafiquants de tous bords pour faire transiter drogues, armes et produits de contrefaçon. Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), effectue depuis hier une visite officielle au Brésil, a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale. Cette visite, à l'invitation du ministre brésilien de la Défense, M. Nelson Jobim, s'inscrit “dans le cadre du processus de développement des relations de coopération militaire bilatérales”, précise le communiqué laconique du ministère de la Défense nationale qui se contente de noter que ce séjour “permettra aux deux parties d'examiner les questions d'intérêt commun”. Si ce type de visite participe des échanges entre les départements de la Défense des deux pays et tendant au renforcement des relations déjà solides dans d'autres domaines, notamment l'économie, le séjour du patron de l'ANP sera sans aucun doute l'occasion de renouveler l'intérêt de l'Algérie pour un certain nombre d'armes fabriquées au Brésil. Mais ce qui semble susciter une attention particulière chez les responsables algériens, ce sont surtout les systèmes de surveillance aérienne mis au point par le Brésil pour pouvoir contrôler un territoire aussi vaste que complexe, l'Amazonie. L'Algérie, en effet, serait prête à acquérir le procédé brésilien dont l'efficacité serait prouvée. Mais à quelle fin ? Accroître le contrôle sur le Sahara, une immense étendue désertique utilisée par les trafiquants de tous bords pour faire transiter drogues, armes et produits de contrefaçon. Ce désert, le plus vaste au monde, est même devenu aujourd'hui un sanctuaire pour certains groupes islamistes armés qui y ont érigé des bases arrière. L'intérêt algérien pour ce système radar, utilisé par les Brésiliens pour asseoir leur autorité sur l'immensité amazonienne, avait d'ailleurs été confirmé par l'ambassadeur du Brésil à Alger, lors d'une visite qu'il avait effectuée à Liberté il y a trois années. Cette occasion, qui se prêtait à une œuvre de promotion de cette technologie de pointe mise en place par son pays, avait été saisie par le diplomate brésilien pour expliquer les caractéristiques et les atouts d'une telle méthode comparativement aux systèmes similaires produits dans d'autres pays. L'Amazonie étant une immense jungle menacée par tous genres de trafics, allant de la contrebande à la drogue en passant par le terrorisme, le gouvernement brésilien a déployé d'immenses efforts pour son contrôle afin d'asseoir sa souveraineté sur la région au-delà, bien entendu, de la protection des ressources naturelles. “Nous avons développé un système de surveillance aérien de radars éparpillés dans toute la région, aidés en cela par des satellites et des avions de style Awacs. Et grâce à la fondation Atek qui a amélioré le Software, nous avons pu maîtriser et développer le système qui en est aujourd'hui à sa troisième génération”, avait expliqué le représentant du Brésil. Même les mouvements d'avion, aussi petit soit-il, sont détectés grâce à ce système dont l'efficacité, selon lui, est démontrée dans le contrôle des ports et aéroports, au sein des services des douanes. Reste à savoir maintenant si l'Algérie est réellement décidée à acquérir cette technologie dont on ne connaît pas pour le moment le coût. Tout se saura peut-être à l'issue de la visite de Gaïd Salah dans le pays amazonien. H. S.