“Comment fait-on pour ne pas être sensible aux rancœurs de ceux qui se sentent menacés par les fléaux sociaux de plus en plus présents ? Que fait-on avant de nous étonner des chiffres et des délits ?”, questionne M. Hamid, psychologue. Un tas de questionnements que les lycéens de Aïn El Hammam (lycée de jeunes filles) tentent de résoudre à leur manière. En effet, les élèves ont organisé une semaine de sensibilisation et d'information sur la toxicomanie, le tabagisme et l'alcoolisme. Des dizaines d'élèves encadrés par leurs professeurs, notamment leurs professeurs de dessin et d'animation, ont exprimé leur désarroi face à la situation contraignante à laquelle ils se livrent forcément après leur sortie de l'école. “Ces fléaux deviennent monnaie courante et l'absence de sécurité favorise la propagation dans nos quartiers, nos villages et même devant nos établissements scolaires”, lance A. Lydia, lycéenne. “En dehors de nos rencontres au lycée, il n'y a pas d'autre espace pour les loisirs. Il n'y a ni bibliothèque communale ni espace culturel”, dira Salim, son camarade, qui ajoutera : “Même avec une association culturelle nous souffrons du manque de local et le peu de livres que nous avons s'empilent et moisissent dans des cartons.” Notons que l'exposition montre de jeunes talents en matière de bande dessinée, mais aussi d'expression diverse en peinture, poésie et littérature. Ces lycéens soutiennent qu'il ne s'agit pas de célébrer une journée mais d'inscrire leur manifestation culturelle dans le combat quotidien contre ces fléaux, tout en rappelant les nouvelles lois relatives à l'usage et au trafic de stupéfiants à l'exemple de la loi 18.04 qui stipule qu'un consommateur peut écoper de la prison allant de 2 mois à 2 ans de prison ferme. Une initiative finalement qui mérite des encouragements. LIMARA B.