Les pluies diluviennes, qui se sont abattues ces derniers jours sur la région de Batna, ont causé d'importants dégâts. Bien que l'inventaire exhaustif de ces dégâts ne soit pas encore arrêté, les pertes en chiffres s'évaluent à des milliards de centimes. En effet, pour la Direction des travaux publics, les dégâts ont été évalués à 100 milliards de centimes. Même constat pour le secteur de l'agriculture dont les pertes sont estimées à 20 milliards de centimes et ce, uniquement pour les infrastructures étatiques. Par ailleurs, le secteur de l'habitat a enregistré près de 18 milliards de centimes, 600 millions de centimes pour le secteur de l'éducation, 150 millions pour la santé et enfin 600 millions de centimes pour le secteur des forêts. Dans la région d'Arris, en plus des habitations précaires effondrées, dont le comptage est en cours, les fortes pluies ont provoqué des crues importantes et dévasté les champs et les vergers qui longent les rives de Oued Lebiod et ses alentours. En plus de ces dégâts, les crues ont, totalement, détruit sept ponts. Du côté de T'kout Ghassira, le tronçon routier reliant les deux communes est en phase d'être rétabli grâce au concours des entrepreneurs privés, en collaboration avec la Direction des travaux publics de la wilaya de Batna. On apprend aussi que quatre autres chemins ont été rétablis toujours dans la région de Arris alors que d'autres villes et bourgs restent complètement coupés. À Lazrou, Zana Beïda et Seriana, “le niveau des eaux a atteint trois mètres”, témoignent des élus de l'APC de Lazrou. Un citoyen raconte : “Il a commencé à pleuvoir à torrents vers les coups de 17h. De fortes précipitations accompagnées de vent et de tonnerre ont duré entre deux et trois heures. La montée des eaux a, toute suite, gagné les hauteurs. Les maisons d'en bas étaient plongées dans les eaux et les familles ont commencé à évacuer les lieux de peur pour leur vie et sont allées se mettre à l'abri chez les habitants des 22-Logements.” À la question d'où sont venues ces eaux, des citoyens nous montrent les oueds. “Heureusement qu'ils n'ont pas été tous en crue ce jour-là”, fait observer un autre citoyen. Des traces d'écoulement des eaux sont visibles sur les murs des 20-Logements de l'Opgi en bas de la mairie de Lazrou. Elles sont d'une hauteur de 56 centimètres à 1 mètre, font constater des cadres de l'Opgi. Les douars touchés sont Merzeguène, Takhilate Dahria et surtout l'ancien village de Lazrou. Les dégâts recensés dans la commune de Zana Beida sont le forage Chot Esaboune, 20 puits et forages particuliers dégradés à 100%, un réseau d'irrigation de la ferme Bekkouche sur 50 mètres, 11 logements dégradés à 100%, 59 à 50%, 20 logements Opgi à 20%, sans oublier certains tronçons de route qui sont fortement dégradés. Les mêmes remarques sont observées du côté de la commune de Lazrou où il a été enregistré l'inondation de Lazrou “ancien” et “nouveau”, de 30 puits et forages particuliers à 100%, de 15 logements à 100%, 60 à 60% et 22 logements Opgi à 30%. Certaines habitations isolées et inondées ont été abandonnées. Pour ce qui est de la commune de Seriana, les dégâts sont minimes, ils se chiffrent à 50 logements à 50% et 20 autres à 20%. Concernant le secteur de l'agriculture, on comptabilise 200 hectares de pommes de terre, 7 700 hectares d'orge, 2 800 hectares de blé dur, 2 600 hectares d'avoine, une perte de 360 têtes d'ovin et des pertes en arboriculture. De grandes étendues sont recouvertes d'eau dans le bas du chef-lieu de la commune du village de Lazrou jusqu'à ce jour. Les superficies agricoles utiles se chiffrent à 220 hectares à Lazrou et à 50 hectares à Zaza. Il est à signaler que ces chiffres sont encore partiels et le recensement des dégâts se poursuit surtout du côté des populations de la wilaya de Batna. B. Boumaïla